Jura bernois – Faux certificats: «L’Hôpital de Moutier n’est pas impliqué»

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Jura bernoisFaux certificats: «L’Hôpital de Moutier n’est pas impliqué»

L’attribution et la vente de certificats Covid frauduleux impliquent deux collaborateurs engagés temporairement au centre de dépistage.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Un certificat Covid, objet de toutes les convoitises.

Un certificat Covid, objet de toutes les convoitises.

Lematin.ch/Vincent Donzé

Dans le Jura bernois, l’affaire des faux certificats établi à l’Hôpital de Moutier a fait grand bruit. Directeur de l’établissement, Alexandre Omont a transmis sa prise de position au matin.ch: «L’Hôpital de Moutier n’est pas impliqué dans cette affaire», écrit-il. La direction a appris le 23 novembre dernier que de faux certificats auraient été émis depuis le centre de dépistage Covid de Moutier. «Nous avons immédiatement averti la police», précise Alexandre Omont.

Engagés temporairement

Après le dépôt d’une plainte pénale, une enquête est ouverte. «Nous regrettons et condamnons tout agissement qui résultent d’une émission et d’une vente de faux certificats», insiste le directeur. Deux collaborateurs engagés temporairement au centre de dépistage ont été arrêtés. «Nous mettons tout en œuvre pour clarifier rapidement la situation afin de garantir un fonctionnement ordonné et efficace du centre d’essais», indique le directeur.

Comment une centaine de faux certificats ont-ils pu être établis? Selon «Le Quotidien Jurassien», «une grande partie de la réponse pourrait se trouver dans les surprenantes largesses du procédé informatique que les professionnels de la santé doivent utiliser». Une suggestion basée sur la pratique en vigueur dans une pharmacie prévôtoise: un superutilisateur de la plateforme informatique est libre de désigner les employés ayant accès au système.

Complaisance du personnel

Dans cette pharmacie, six employés sur douze sont habilités à fournir un certificat. Ils ont reçu du canton un lien d’activation qui leur permet d’entrer sur la plateforme, via une application qui leur fournit un code valable 30 secondes. Il leur suffit alors d’entrer un nom, un prénom et une date de naissance pour générer un document. Une fois que l’employé a indiqué le type de test ou de vaccin prétendument utilisé, le tour est joué.

«Le système permettrait de générer des certificats vaccinaux sans même une seule fiole du liquide dans le magasin», s’est étonné «Le Quotidien Jurassien». Sa conclusion: «On peut aussi parfaitement imaginer que quelqu’un puisse obtenir son QR code sans s’être rendu ni à la pharmacie, ni à l’hôpital, mais simplement en ayant bénéficié de la complaisance du personnel».

Double validation

Les superutilisateurs n’ont aucune vision d’ensemble, ni sur les opérations effectuées, ni sur les documents délivrés. D’où l’idée d’une double validation pour l’attribution d’un QR Code, un geste qui alourdirait encore le processus administratif.

À Neuchâtel aussi, deux personnes ont été interpellées par la police pour avoir établi une quinzaine de faux certificats Covid à des connaissances qui n’étaient ni vaccinées, ni guéries. Les deux personnes interpellées sont d’anciens employés d’un centre cantonal de vaccination, membres du personnel administratif.

Le Ministère public et la police neuchâteloise ont rappelé à cette occasion qu’au-delà du risque sanitaire, l’établissement de faux certificats Covid ou leur utilisation est pénalement répréhensible. Les tricheurs s’exposent à des peines pécuniaires ou à des peines privatives de liberté.

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