VotationsLes Jurassiens veulent des plaques moins chères
En décidant à 82,7% de baisser l’impôt cantonal sur les véhicules, les citoyens jurassiens ont suivi le député Raoul Jaeggi.
- par
- Vincent Donzé
Le député vert’libéral Raoul Jaeggi a conduit sa VW avec confiance, samedi, entre son domicile de Bassecourt et le restaurant «Brooklyn» de Delémont, où il a suivi le dépouillement des votations avec son comité d’initiative. En choisissant une baisse significative des taxes sur les plaques d’immatriculation, les citoyens jurassiens ont plébiscité l’auteur de l’initiative «JU trop cher» avec un rare élan: 82,7%.
Aucune commune n’a refusé sa proposition. «Notre canton est celui qui a la taxe la plus élevée et qui investit le moins au kilomètre», disaient les initiateurs pendant la campagne. Leur propos était illustré une Fiat: 465 fr./an dans le Jura, 160 fr./an en moyenne suisse, 0.-/an dans certains cantons…
Le résultat de la votation n’est pas une surprise: quand 2000 paraphes sont nécessaires, les 8000 signatures récoltées représentent 15% de la population. Mais l’ampleur de la victoire impressionne.
Entretien avec Raoul Jaeggi, au moment de commander du champagne:
Combien vous coûtent vos plaques?
«Quasi 790 francs par an, dans une région qui n’est pas desservie par les transports publics comme Lausanne ou Zurich. Je paierais 500 francs en Valais ou à Fribourg. Ce que je veux, c’est payer ni plus, ni moins que la moyenne suisse. Avec la différence, je pourrai acheter à mes trois enfants des abonnements demi-tarifs aux CFF…».
Pourquoi le Jura est-il si cher?
«Initialement pour financer la construction de la Transjurane. C’était justifié, mais aujourd’hui, l’État encaisse 30 millions et n’en consacre que la moitié à la construction et à l’entretien des routes, ainsi qu’à des subventions communales».
Et alors?
«C’est contraire à la loi qui définit clairement la vocation de la taxe sur les véhicules! Dans une période d’inflation et d’incertitudes, il s’agit de rendre du pouvoir d’achat aux citoyens».
Et l’écologie, dans tout ça?
«Nous attendons un projet de loi avec un critère environnemental, une taxe basée non plus sur le poids du véhicule, mais sur son CO₂. Le gouvernement jurassien dispose d’une grande latitude dans l’élaboration d’un projet».