Hockey sur glaceCommentaire: la ligue se moque de l’intégrité physique des joueurs
En ne donnant que quatre matches de suspension à Laurent Dauphin pour son agression sur Tyler Moy, le juge unique de la National League a raté l’occasion d’être exemplaire. Encore une fois.
- par
- Ruben Steiger
Le juge unique de la National League a fait hérisser les poils de nombreux suiveurs de hockey sur glace lundi matin. La raison? Sa décision d’infliger quatre matches de suspension et une amende de 5400 francs à Laurent Dauphin, l’attaquant d’Ambri, pour une charge incorrecte sur Tyler Moy (Rapperswil) vendredi soir. Le Québécois s’en sort bien. Trop bien.
Cette sanction est dérisoire au regard de l’agression commise. Les images sont claires. Le Biancoblu arrive à pleine vitesse et saute pour mettre sa charge. Surtout, il effectue son geste à une distance dangereuse de la bande. Sur cette action, la volonté de Laurent Dauphin était ni plus ni moins que de faire mal à son adversaire.
Ce geste gratuit, inutile et nuisible n’a rien à faire sur les patinoires et le juge unique aurait dû le classer en catégorie III, synonyme d’une suspension de cinq matches au minimum. Un choix qui aurait été exemplaire et qui aurait envoyé le signal que l’intégrité physique des joueurs était la priorité.
Au lieu de ça, il a préféré suivre la recommandation du Player Safety Officer (PSO) et opter pour la catégorie II (2-4 parties). La ligue admet le caractère inutile et dangereux de ce geste, mais elle justifie sa décision car la charge est dirigée contre l’épaule de Tyler Moy et non contre sa tête. Elle met également en avant que le prévenu a reconnu son erreur, s’est excusé et a exprimé des remords sincères.
Le pardon a bon dos. Fort heureusement, Tyler Moy s’est relevé et a été en mesure de continuer à jouer. Mais quand un nouveau joueur sera victime d’une grave blessure, ou pire, finira sa vie dans une chaise roulante, il sera trop tard pour présenter des excuses. Et la ligue aura également sa part de responsabilité pour ne pas avoir été assez exemplaire, une fois de plus, au moment de sanctionner ce genre d’actes.