Football: Les championnes du monde espagnoles refusent leur sélection

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FootballLes championnes du monde espagnoles refusent leur sélection

Les joueuses de la sélection victorieuse du Mondial refusent de porter les couleurs du tricot national. L’équipe doit affronter la Suède et la Suisse en Ligue des nations fin septembre.

Les Espagnoles avaient vaincu l’Angleterre en finale du Mondial, le 20 août dernier.

Les Espagnoles avaient vaincu l’Angleterre en finale du Mondial, le 20 août dernier.

AFP

Les championnes du monde espagnoles refusent encore de revenir en sélection, ont-elles annoncé vendredi dans un communiqué, un nouvel épisode dans l’affaire du baiser forcé de Luis Rubiales, qui a répondu vendredi pour la première fois devant un juge des accusations d'«agression sexuelle» à son encontre.

En dépit de la récente démission de Rubiales, elles estiment que les changements effectués à la tête de la fédération après le scandale du baiser forcé n’étaient «pas suffisants» pour les amener à revenir en sélection.

«Les changements qui ont eu lieu ne sont pas suffisants pour que les joueuses se sentent dans un endroit sûr, où on respecte les femmes, où on parie sur le football féminin et où nous pouvons donner le meilleur de nous-mêmes», ont écrit 21 des 23 championnes du monde dans ce texte signé au total par 39 joueuses et diffusé notamment par la Ballon d’or, Alexia Putellas, sur les réseaux sociaux.

Les joueuses espagnoles conditionnent donc leur retour en sélection à la «démission du président» intérimaire Pedro Rocha, à la «restructuration de l’organigramme du football féminin» ou encore à celle du «cabinet de la présidence et du secrétariat général» de l’instance.

Rubiales ne peut plus approcher Jenni Hermoso

Pendant ce temps, Luis Rubiales a répondu devant un juge des accusations d’«agression sexuelle» portées à son encontre pour son baiser forcé. À l’issue de l’audience, qui s’est tenue à huis clos, le magistrat en charge de l’enquête, Francisco de Jorge, a interdit à Luis Rubiales de s’approcher à moins de 200 m de Jenni Hermoso et de rentrer en contact avec l’attaquante, qui évolue dans le championnat du Mexique.

Vêtu d’un costume bleu marine, l’ex-président de la fédération, 46 ans, s’était présenté en fin de matinée au tribunal madrilène de l’Audience nationale sans faire de déclarations aux dizaines de journalistes présents.

Selon une source proche du parquet, il a de nouveau nié les accusations devant le juge et réitéré que ce baiser était consenti. Dans un entretien accordé à un journaliste britannique et diffusé mardi, il avait déjà décrit «un acte réciproque».

L’optimisme régnait avant la liste

La décision des Espagnoles, qui a fait l’effet d’une bombe en Espagne, intervient à quelques heures seulement de l’annonce par la nouvelle sélectionneuse Montse Tomé de sa liste de joueuses pour les matches des 22 et 26 septembre contre la Suède et la Suisse en Ligue des nations. Une annonce qui a été repoussée à un «horaire à confirmer».

Les instances du foot espagnol avaient pourtant affiché leur optimisme ces derniers jours vis-à-vis d’un retour des championnes du monde, en mettant en avant la démission dimanche de Luis Rubiales de la présidence de la fédération et le limogeage la semaine dernière du sélectionneur de l’équipe féminine, Jorge Vilda, proche de Rubiales dont les méthodes étaient contestées.

Mais ce n'était pas suffisant pour des joueuses qui avaient déjà réclamé fin août «des changements structurels réels», assurant qu’elles ne rejoueraient pas tant que les dirigeants de la fédération restaient en place.

Éclipsant le sacre mondial de la «Roja» féminine à Sydney le 20 août, le baiser forcé de Rubiales à la No 10 Jennifer Hermoso, lors de la remise des médailles, a plongé le football espagnol dans le chaos et déclenché une vague d’indignation internationale.

(AFP)

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