EspagneMadrid va militer pour le catalan au Parlement européen
Le gouvernement espagnol s’est engagé pour l’utilisation en séance plénière de la langue catalane.
Le gouvernement espagnol s’est engagé mercredi, lors d’une nouvelle séance de discussions avec le gouvernement indépendantiste catalan, à demander au Parlement européen que la langue catalane puisse être utilisée en séance plénière. «Le gouvernement espagnol va demander à la présidence du Parlement européen de considérer le catalan comme une langue d’usage en séance plénière (…) et travaillera à l’obtention d’une majorité suffisante pour que cette demande puisse être adoptée avant la fin de l’année», indique l’accord conclu entre les deux parties.
Cette réunion était la troisième depuis le début des pourparlers en février 2020 entre le gouvernement central du socialiste Pedro Sanchez et l’exécutif régional destinés à trouver une solution à la crise séparatiste en Catalogne qui s’était traduite, en octobre 2017, par une tentative de sécession unilatérale de cette région.
Reprise du dialogue
M. Sanchez, dont le gouvernement minoritaire est soutenu au Parlement espagnol par le parti indépendantiste modéré du président régional catalan Pere Aragonès, a fait de la reprise du dialogue avec les indépendantistes l’une de ses priorités. Il a notamment gracié l’an dernier les séparatistes condamnés à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.
Les positions des deux parties sont toutefois radicalement différentes, les indépendantistes exigeant un référendum d’autodétermination que le gouvernement central refuse catégoriquement. Leurs relations ont par ailleurs été mises à mal récemment par un scandale d’espionnage d’indépendantistes par les services de renseignements espagnols.
Enjeu politique
Au-delà du Parlement européen, le gouvernement s’est engagé à «renforcer la protection du catalan dans tous les secteurs de la société» et à soutenir l’autonomie des écoles en Catalogne sur le choix du niveau d’utilisation du catalan.
Le débat sur la place du catalan et de l’espagnol s’est envenimé ces derniers mois après une décision judiciaire exigeant un minimum de 25% de cours en espagnol. L’opposition de droite ne cesse d’accuser le gouvernement Sanchez de faire des concessions sur cette question aux indépendantistes, qui cherchent pour leur part à remobiliser leur base sur la question de la défense de la langue.
Les gouvernements central et régional se sont aussi engagés à «dépasser» la «judiciarisation de ces dernières années» qui a contribué à «accentuer le conflit politique», disent-ils dans l’accord, en référence aux poursuites judiciaires engagées contre des indépendantistes, mais sans indiquer concrètement comment y parvenir.