FootballSaint-Gall, roi du mercato?
Les Brodeurs, qui se déplacent à Lausanne dimanche (14h15), ont été hyperactifs durant l’hiver. L’entraîneur Peter Zeidler se satisfait de ce recrutement.
- par
- Valentin Schnorhk
L’enlisement n’est pas une option. À l’autre bout de la Suisse, Saint-Gall est sans doute la ville du pays qui respire le plus le football. Les questions occupaient trop les têtes des citoyens pour que le président Matthias Hüppi, le directeur sportif Alain Sutter et l’entraîneur Peter Zeidler passent un hiver tranquille. «On sent que la ville est derrière nous, et c’est déjà une force», lâche le dernier cité. Huitièmes après une première partie de saison très médiocre, les Brodeurs devaient toutefois réagir. Alors ils se sont activés. Et plutôt deux fois qu’une.
Le créneau de la relance
Le mercato réalisé par les Saint-Gallois est le plus conséquent du pays. Et peut-être même le plus séduisant. Avec un créneau bien connu et usité du côté du Kybunpark: celui de la relance. Zeidler et ses supérieurs hiérarchiques ont accueilli plusieurs éléments en situation d’échec: Julian von Moos (cinq bouts de matches avec Vitesse Arnhem), Alexandre Jankewitz (deux entrées avec YB), Christopher Lungoyi (neuf apparitions sous les couleurs de Lugano), dans un premier temps. Mais les deux dernières arrivées sont les plus spectaculaires: leur ancien capitaine Jordi Quintilla, qui ne s’est jamais imposé à Bâle. Et surtout, Bastien Toma, dont le temps de jeu à Genk était devenu inexistant et qui est prêté.
L’arrivée du Valaisan, qui a été officialisée vendredi, est la dernière petite surprise avant la reprise de dimanche (14h15) à Lausanne. Zeidler le connaît bien: c’est qui l’avait retenu le premier dans le groupe professionnel à Sion pour la préparation hivernale en 2017. Avant que le Valaisan ne se blesse. À 22 ans, Toma a fait du chemin. «J’ai toujours été un grand fan, il a une expérience que d’autres n’ont pas forcément, insiste-t-il. C’est un milieu complet, qui a l’énergie pour presser, qui peut se porter vers le but adverse.» L’ancien Sédunois donne encore plus de crédit au recrutement saint-gallois.
L’occasion Quintilla
«Nous voulions des renforts à chaque ligne, détaille Peter Zeidler. Mais pas n’importe lesquels. Il y avait des critères: des jeunes joueurs, avec l’envie de venir et de progresser chez nous.» L’effectif saint-gallois semble désormais plus complet que lors de la première partie de saison. Peu de départs (Staubli à Vaduz, pour l’instant), même si l’imposant Ousmane Diakité s’est grièvement blessé au genou juste avant la pause. Jordi Quintilla le remplacera devant la défense, dans un rôle que l’Espagnol avait parfaitement interprété entre 2019 et 2021. «Le concernant, l’occasion de le reprendre s’est présentée, mentionne Zeidler. Son exemplarité ne nous a pas fait hésiter. C’est un modèle dans beaucoup de domaines, notamment en ce qui concerne son professionnalisme. Nous avons déjà vécu quelque chose ensemble: avec lui, c’est une Erfolgsgeschichte (ndlr: une histoire à succès). Il va donner aussi un équilibre au vestiaire.»
Car si Saint-Gall s’est renforcé, il n’est pas encore forcément à l’image de l’équipe qui avait si bien marché il y a deux saisons. «Nous avons besoin de quelques semaines pour former le plus vite possible une vraie équipe, pour intégrer les nouveaux joueurs», tempère le technicien allemand. Qui a aussi des préoccupations tactiques: «Nous devons mieux défendre, mieux protéger la surface et faire en sorte de concéder moins de tirs.» Première échéance, ce dimanche à la Tuilière. Avec déjà, beaucoup d’enjeu dans la lutte au maintien. Même si Peter Zeidler refuse l’urgence: «La saison ne sera pas terminée dimanche soir, non?» Pas faux.