Littérature: L’écrivaine Christine Angot élue à l’académie Goncourt

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LittératureL’écrivaine Christine Angot élue à l’académie Goncourt

Celle qui a reçu le prix Médicis, en 2021, pour «Le Voyage dans l’est», remplace Patrick Rambaud. Victime d’inceste, sujet de plusieurs de ses romans, cette femme siégera dès avril.

Christine Angot, personnalité parfois éruptive, adorée ou détestée pour ses interventions médiatiques, ne laisse pas indifférent.

Christine Angot, personnalité parfois éruptive, adorée ou détestée pour ses interventions médiatiques, ne laisse pas indifférent.

AFP

L’écrivaine Christine Angot a été élue, mardi, membre de l’académie Goncourt, qui remet chaque année le plus prestigieux prix de la littérature française, a-t-elle annoncé sur Twitter. Prix Médicis en 2021, pour son roman «Le Voyage dans l’Est», qui traite de la douleur liée à l’inceste, sujet de plusieurs de ses romans, Christine Angot, 64 ans, va succéder à Patrick Rambaud, 76 ans, et siéger à la prochaine réunion de l’académie Goncourt, le 4 avril.

Née en 1959, elle a été élevée par sa mère, après l’échec du couple de ses parents, comme elle le raconte dans «Un amour impossible» (2015), porté à l’écran par Catherine Corsini, avec Virginie Efira.

Abusée par son père dès l’adolescence

La clé pour comprendre Christine Angot, personnalité parfois éruptive, adorée ou détestée pour ses interventions médiatiques, est un événement raconté plusieurs fois dans ses romans: quand elle a 13 ans, réapparaît son père, un homme jusqu’alors absent de sa vie, qui décide tardivement de lui léguer son nom. Cet intellectuel polyglotte se révèle être un violeur qui abusera d’elle, encore adolescente, et la tiendra sous son emprise jusqu’à ses 26 ans.

Comme elle le raconte dans «Le Voyage dans l’Est», vu comme son livre le plus lumineux, le contraste frappe entre l’impunité dont a joui cet homme, qui a brillé comme fonctionnaire international, père de famille, notable de Strasbourg, et les blessures de sa fille, écorchée vive. C’est là toute l’origine de son désir d’écrire, une forme de vengeance et de sublimation.

De son côté, Patrick Rambaud, prix Goncourt pour «La Bataille» (Grasset), en 1997, qui cède son siège «en raison de son état de santé», devient membre honoraire (qui n’exerce plus la fonction mais en garde le titre, ndlr) de l’Académie Goncourt.

Quatrième femme sur dix jurés

Présidée par Didier Decoin depuis janvier 2020, l’académie Goncourt compte dix jurés, dont quatre femmes. Outre Christine Angot, figurent les écrivaines Camille Laurens, Paule Constant et Françoise Chandernagor. La course au Goncourt, décerné début novembre, démarre dès la fin du printemps, avec la présentation aux jurés des romans prétendants par les éditeurs.

Le jury s’était montré exceptionnellement divisé en novembre 2022, lors de l’attribution du prix à Brigitte Giraud. Son livre «Vivre vite» était soutenu par un camp, alors que l’autre lui préférait «Le Mage du Kremlin», de l’Italo-Suisse Giuliano da Empoli.

(AFP)

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