Côte d’AzurLourdes sanctions requises pour des activités de nage avec les dauphins
En France, depuis 2021, il est interdit de trop s’approcher d’un dauphin. Trois sociétés du sud sont «passées en force» et risquent de voir leurs bateaux confisqués, en plus d’une amende.
Poursuivies pour «perturbation d’une espèce protégée», trois entreprises de la Côte d’Azur, qui proposaient de nager avec les dauphins en Méditerranée, une activité désormais interdite, risquent de fortes amendes et une confiscation de leurs bateaux. «Ce ne sont pas les bateaux qui viennent vers les dauphins, mais les dauphins qui depuis toujours viennent à la rencontre des bateaux», s’est défendu, imité par ses collègues, un des patrons d’entreprise, Martial Fremont, mercredi soir, à la barre du Tribunal correctionnel de Grasse, dans le sud de la France.
Moyennant 300 euros par personne pour une journée, ces sociétés basées à Mandelieu-la-Napoule et à Antibes, dans le département des Alpes-Maritimes, proposaient de se jeter à l’eau, en pleine mer, avec masque et tuba, au milieu des cétacés préalablement repérés à l’aide d’un ULM. Or, depuis un arrêté ministériel de 2021, il est interdit en France de s’approcher à moins de 100 mètres, d’un dauphin et encore plus de nager avec cet animal.
Les trois professionnels à la tête des entreprises, qui risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 300’000 euros d’amende, sont poursuivis pour «pratique commerciale trompeuse» et «perturbation volontaire d’espèce animale non domestiquée protégée».
Opérateurs «passés en force»
«Le sillage des bateaux attire les dauphins comme une ligne électrique attire les hirondelles», a assuré Martial Fremont, qui se présente comme «guide naturaliste depuis 2005». «J’ai beaucoup de mal à entendre ça, quand on sait que ces sociétés font appel à un avion pour repérer les dauphins», a rétorqué Isabelle Vergnoux, avocate de l’association France nature environnement, à l’origine de la plainte et pour qui «les prévenus tentent de noyer le poisson».
La plupart des 21 espèces de cétacés qui vivent en Méditerranée sont classées «en danger», selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), notamment du fait de rencontres avec des touristes trop entreprenants ou de collisions avec des navires. Le procureur de la République, selon qui les opérateurs ont été «informés» de l’interdiction, mais «sont passés en force», a réclamé des peines de prison de trois mois avec sursis, des amendes de 5000 à 18’000 euros et la confiscation des bateaux.
La décision a été mise en délibéré au 26 janvier.