FranceTariq Ramadan accusé de viol: les investigations sont terminées
L’information close, le Parquet de Paris va pouvoir statuer sur un éventuel procès à l’encontre de l’islamologue genevois, mis en examen pour des agressions sexuelles dont l’accusent cinq femmes.
Deux juges d’instruction parisiennes ont signifié récemment aux parties la fin des investigations sur les accusations de viol visant Tariq Ramadan, a-t-on appris mardi de sources proches du dossier. Cet avis de fin d’information ouvre un délai permettant aux parties de formuler des demandes d’actes avant les réquisitions du Parquet de Paris et la décision finale des juges d’instruction sur un éventuel procès. Dans ce dossier, l’islamologue suisse est mis en examen pour des viols sur cinq femmes et a été incarcéré dix mois en 2018.
Les deux juges d’instruction ont en parallèle rejeté, lundi, une demande de démise en examen de Tariq Ramadan datant de juillet «compte tenu de l’imminence de l’avis de fin d’information et d’un examen global des éléments de preuve recueillis au cours de l’ensemble des investigations», selon une source proche du dossier. Elles ont également rejeté des demandes d’investigations complémentaires formulées par le camp Ramadan en novembre 2020 mais aussi en février dernier, selon la même source.
Deux versions s’opposent depuis une première plainte déposée à l’automne 2017. D’un côté, le Ministère public et les plaignantes défendent la thèse d’une séduction virtuelle qui a débouché sur des rencontres dans des hôtels avec des relations sexuelles assorties de coups et de pénétrations non consenties. Après ces rapports, les plaignantes auraient souvent continué à parler ou à voir Tariq Ramadan à cause de l’«emprise» qu’il aurait eue sur elles, argument développé dans une expertise annulée pour des raisons de procédure mais qui vient d’être de nouveau versée au dossier avec des conclusions comparables à la première.
La défense dénonce un complot politique de longue date
Tariq Ramadan soutient, lui, qu’il s’agissait de «relations de domination», rudes mais «consenties», après avoir dans un premier temps nié tout rapport. Pour ses avocats, si les plaignantes évoquent des viols, c’est à cause de «déceptions sentimentales ou sexuelles» ou d’un complot politique, dénoncé de longue date par leur client.
Cet avis de fin d’information «est un soulagement. Le but de la défense était de repousser au plus tard l’échéance, mais c’est enfin une étape importante», a salué Me Eric Morain, avocat de deux des plaignantes. D’après lui, la deuxième expertise sur l’emprise est «bien plus complète et bien meilleure pour (ses) clientes».