Canton de BerneLac de Bienne: le paquet d’algues est très encombrant
Le tapis vert s’est morcelé, mais l’évacuation de 400 tonnes de végétaux lacustres n’est pas évidente.
![Vincent Donzé](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/751d7ea0-c3b6-4a27-8383-dcc473c55bb5.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=5391b0d5c1ef3f2e4412468145cfbd47)
La formation d’un tapis d’algues est inédite sur le lac de Bienne. Ce phénomène perturbe les autorités, qui se renvoient la balle quand il s’agit d’éliminer cette montagne verte. L’épaisseur des herbes aquatiques avoisine un mètre et la société «Bienne Nautic Wasserbau» a fort à faire pour nettoyer la surface du lac, au large du canal de Hagneck.
La grande île morcelée flotte devant une baie peu profonde et entourée de roseaux. Comme l’a remarqué «Le Journal du Jura», le tapis d’herbes est si dense que les oiseaux aquatiques peuvent s’y promener. Mieux vaut ne pas s’y aventurer en paddle ou en canot pneumatique.
De quoi paniquer
Ces algues représentent un danger par la pratique du windsurf et du stand-up paddle. «Si quelqu’un tombait là-dedans d’un paddle, d’une planche de surf ou même d’un bateau, il y aurait de quoi paniquer», a indiqué Michael Salchli au «JdJ».
Collaborateurs de la société «Bienne Nautic Wasserbau», Michael Salchli et Louis Werder ont récupéré des algues avec leur bateau ramasseur d’algues. Rien qu’au port de Täuffelen, 20 tonnes ont été retirées du lac. Pour, Michael Salchli, il ne s’agit que de 5% de la masse totale: selon son estimation, il reste 380 tonnes d’algues indésirables dans le lac.
Port et baie
Le maire de Täuffelen-Gerolfingen s’est impliqué, car «dès que l’herbe touche terre, il est de notre devoir de l’enlever», a déclaré Adrian Hutzli au «Journal du Jura». Dans le village voisin de Mörigen, la mairesse Francine Schmid a fait débarrasser le port pour les propriétaires de bateaux, et la baie pour les baigneurs.
Le problème va-t-il se déplacer d’une commune à l’autre? Adrian Hutzli et Francine Schmid considèrent que la résolution du problème incombe au canton, lequel encaisse des concessions et des impôts auprès des navigateurs.
Phénomène naturel
Leur argument est réfuté par les autorités cantonales: la directrice adjointe de l’Office des eaux et de l’assainissement du canton note que l’accumulation d’algues est un phénomène naturel qui ne constitue pas un danger sérieux pour les personnes et les animaux.
Les algues ne sont pas toxiques. Sont-elles comestibles? «Les vaches ne mangent pas de ça, l’odeur de poisson est trop forte», remarque Michael Salchli. Humidité oblige, la fermentation est très rapide. Du coup, les algues sont compostées par un agriculteur pour en faire du terreau plutôt que du biogaz.