France: Des heurts dans plusieurs villes pour le 1er Mai

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Réforme des retraites en FranceDes tensions dans plusieurs villes pour un 1er Mai unitaire et combatif

La journée de la Fête du travail a été agitée en France. Selon les syndicats, il y a eu plus de deux millions de manifestants. La police regrette les nombreuses violences, surtout à Paris.

À Paris, des tensions ont rapidement éclaté dans le précortège, mêlant gilets jaunes et black blocs, avec notamment des jets de projectiles contre les forces de l’ordre et des vitrines caillassées.

À Paris, des tensions ont rapidement éclaté dans le précortège, mêlant gilets jaunes et black blocs, avec notamment des jets de projectiles contre les forces de l’ordre et des vitrines caillassées.

AFP

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé, lundi, dans toute la France, lors d’un 1er Mai «combatif», marqué par de nombreuses violences, surtout à Paris, et une intersyndicale toujours unie contre la réforme des retraites, même si les stratégies pourraient rapidement diverger sur la suite du mouvement.

«C’est un gros 1er Mai. Ce n’est pas un baroud d’honneur, c’est la contestation de cette réforme par le monde du travail», s’est réjoui le leader de la CFDT, Laurent Berger. «Ce 1er Mai est un des plus forts du mouvement social», a renchéri la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Cette fête des travailleurs «se déroule dans l’unité syndicale, et rien que ça, c’est historique», s’est réjoui le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot. Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière (la CGT avait compté près de 1,2 million de manifestants, la police 456’000).

Les chiffres étaient de fait bien au-delà d’un 1er Mai classique, même si ce n’était pas le «raz-de-marée» espéré des syndicats. La police a ainsi compté 11’000 manifestants à Marseille (130’000 selon la CGT) ou 13’500 à Toulouse (100’000). Pour Paris, la CGT a avancé une estimation de 550’000 personnes, la préfecture de 112’000. Et au niveau national, les autorités tablaient sur un chiffre allant de 500’000 à 650’000 personnes, la CGT parlant de 2,3 millions de manifestants.

Un policier gravement brûlé par un cocktail Molotov

Dans la capitale, le cortège s’est élancé sous l’orage, à 14h, de la place de la République vers celle de la Nation, avec la présence de syndicalistes du monde entier. Mais aussi pas moins de 5000 policiers. Des tensions ont d’ailleurs rapidement éclaté dans le précortège, mêlant gilets jaunes et black blocs, avec notamment des jets de projectiles contre les forces de l’ordre et des vitrines caillassées. A 15h, 30 personnes avaient été interpellées, selon la préfecture. Un policier a été sérieusement brûlé – au deuxième degré – par un cocktail Molotov.

Plusieurs commerces sur le parcours ont vu leurs vitrines caillassées, notamment des agences bancaires et immobilières, un magasin de photocopies, ainsi que du mobilier urbain. «Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes, à Paris, Lyon et Nantes notamment, les forces de l’ordre font face à des casseurs extrêmement violents, venus avec un objectif: tuer du flic et s’en prendre aux biens des autres», a dénoncé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Divergences syndicales?

Les syndicats ont le regard désormais dirigé vers deux nouvelles dates: le 3 mai, lorsque les «Sages» se prononceront sur une deuxième demande de référendum d’initiative partagée, et le 8 juin, lorsqu’une proposition de loi du groupe des députés Liot abrogeant la réforme sera au menu de l’Assemblée.

Si la colère reste vive, au gouvernement certains veulent croire «qu’on a passé le plus gros en termes de contestation». Au sein de l’intersyndicale, des divergences commencent à pointer. D’ores et déjà, Laurent Berger a annoncé que la CFDT «irait discuter» avec la Première ministre si elle y était invitée, tandis que Sophie Binet a rappelé que l’intersyndicale avait prévu de prendre la décision «ensemble», mardi matin.

(AFP)

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