Coronavirus«On n’avait jamais vu ça avec un précédent variant»
Finie la stagnation des infections au Covid-19 en Suisse, le variant Omicron prend le dessus rapidement et les hôpitaux seront encore davantage sous pression, prévient l’OFSP.
Les craintes sur la propagation du variant Omicron se confirment en Suisse. L’OFSP a fait le point mardi après-midi et constate qu’après une stagnation du nombre d’infections de Covid-19 avant Noël, la tendance repart à la hausse. «Le développement observé dans d’autres pays arrive aussi en Suisse, Omicron devient le variant dominant», a déclaré Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l’OFSP. La Suisse a enregistré 13’375 tests positifs ces dernières 24 heures, un record depuis le début de la pandémie.
Si la dangerosité de ce nouveau variant n’est pas encore clairement établie, sa contagiosité plus rapide que Delta est confirmée. Actuellement le nombre de cas double tous les 4 à 5 jours, a précisé l’OFSP. «On n’avait jamais vu ça avec un précédent variant», a dit Tanja Stadler, présidente de la Task Force, en mentionnant la fulgurance avec laquelle Omicron est en train de supplanter son prédécesseur. Les patients infectés par Omicron semblent par ailleurs plus rapidement contagieux après avoir contracté le virus, a ajouté Patrick Mathys.
«Extrêmement peu favorable»
L’OFSP juge que cette hausse des cas va irrémédiablement mener à davantage d’hospitalisations ces prochaines semaines. «La pression sur les hôpitaux va encore probablement augmenter. La situation est extrêmement défavorable», a estimé Patrick Mathys. La Task Force estime que dans quelques semaines, «Omicron représentera 100% des infections».
Tanja Stalder a confirmé que la protection des vaccins contre la transmission du virus était réduite avec Omicron. Concernant les formes graves de Covid-19, la responsable a présenté ces chiffres: après deux doses, les vaccins protégeaient à environ 90% contre les complications provoquées par Delta, mais seulement à 70% pour Omicron.
«Une troisième dose renforce la protection contre Omicron, en tout cas à court terme», assure-t-elle. Selon les premières études sur la dangerosité d’Omicron évoquées par Tanja Stalder, il est estimé qu’elle se situe quelque part entre celle du variant Delta et celle de la première souche du Covid au printemps 2020.
Selon l’OFSP et la Task Force, les mesures prises le 20 décembre permettront de freiner la progression du nouveau variant mais pas de casser la vague. Les prévisions les plus pessimistes entrevoient jusqu’à 20’000 cas par jour au début du mois de janvier déjà. La question de changer les règles de quarantaines, pour les personnes doublement vaccinées et guéries, comme au Tessin, est discutée, mais aucune décision n’est prise pour l’instant, a indiqué Patrick Mathys. Par contre, raccourcir les quarantaines de 10 à 5 jours comme aux États-Unis n’est pas à l’ordre du jour.