Analyses médicalesBerne édicte une baisse des tarifs et ça ne fait pas que des heureux
L’OFSP impose une diminution de 10% des tarifs d’une liste d’analyses, mais pas chez les médecins de famille. Les labos et les hôpitaux se sentent lésés.

La Confédération doit examiner les tarifs de chacune des analyses, et ça va prendre du temps.
20min/Michael ScherrerL’OFSP a annoncé jeudi que «dès le 1er août, les tarifs des analyses de laboratoire baisseront de 10%. Cela mènera à des économies d’environ 140 millions de francs par an». La décision a été prise notamment après la parution, en février, d’un dossier du Surveillant des prix qui constatait que «tous les tarifs suisses examinés sont plus chers qu’à l’étranger». Les analyses dans les laboratoires étaient en moyenne 2,3 fois plus chères en Suisse et 4,5 fois dans les cabinets médicaux.
Vitamine D: seulement en cas de maladie avérée
La Confédération a choisi de baisser de façon quasi immédiate tous les tarifs que les labos peuvent facturer, en attendant de se pencher point par point sur la longue liste d’analyses afin de déterminer quel doit être leur prix correct.
Un cas particulier a aussi été traité: les tests pour la vitamine D. «L’assurance obligatoire des soins limitera désormais la prise en charge des coûts pour la détermination de la vitamine D dès le 1er juillet. Seuls les cas de maladie, avérée ou soupçonnée, due à une carence en vitamine D donneront droit au remboursement», dit l’OFSP, qui calcule que cela mènera à des économies de 30 millions par an.
Une comparaison «faible» et une inégalité de traitement
«Incompréhensible et inacceptable»: la réaction de la faîtière des hôpitaux H+ ne fait pas dans la dentelle. H+ conteste le constat même de tarifs exagérément plus chers en Suisse. «Si l’on prend en compte des tarifs corrects, le pouvoir d’achat et la structure des coûts dans les pays comparés, il ne reste plus guère de différences», dit-elle, exigeant que «l’on renonce à une modification hâtive des tarifs sans analyse des risques».
Autre point de discorde: la décision de l’OFSP de ne pas imposer la même baisse des tarifs aux médecins de famille qui font les analyses dans leur cabinet. H+ condamne dans son communiqué l’inégalité de traitement qui résulte de ce choix. «La diminution linéaire se fera avant tout sur le dos des hôpitaux et des cliniques», dit l’organisation.