Affaire des «Faucons»: Encore face à la justice, Jean-Marc Morandini est apparu agacé

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Affaire des «Faucons»Encore face à la justice, Jean-Marc Morandini est apparu agacé

L’animateur de CNews comparaît depuis mardi devant un tribunal, cette fois pour «harcèlement sexuel» et «travail dissimulé». Il risque jusqu'à 3 ans de prison et 45’000 euros d'amende.

L.S.
par
L.S.
Accusé de «harcèlement sexuel» et de «travail dissimulé», Jean-Marc Morandini anime sur CNews une émission consacrée… aux faits divers.

Accusé de «harcèlement sexuel» et de «travail dissimulé», Jean-Marc Morandini anime sur CNews une émission consacrée… aux faits divers.

CNews

Pour la deuxième fois, Jean-Marc Morandini fait face à la justice, après avoir déjà été condamné en décembre dernier pour corruption de mineurs. Cette fois, il est accusé de «harcèlement sexuel» et de «travail dissimulé».

La première journée de son procès, hier mardi, s’est déroulée dans une ambiance tendue durant laquelle l’animateur de CNews s’est évertué à se poser en victime d’«une cabale journalistique».

Les poursuites concernent le casting d’une web-série, «Les faucons», datant de 2015. Jean-Marc Morandini, producteur du programme, aurait harcelé – sous le pseudonyme de Catherine Leclerc – un jeune comédien de 19 ans, à l’époque des faits, avec des messages à caractère sexuel par e-mail.

Jean-Marc Morandini lui avait proposé des essais vidéos habillés, avant de réclamer des scènes nues, puis en érection, allant même jusqu'à l'éjaculation. Selon BFMTV, l’animateur s’est montré cassant, voire agacé d’être ainsi interrogé par la justice.

«Pour le faire progresser»

Par exemple, lorsque la présidente du tribunal s’est arrêtée sur un message par mail en particulier «Vous sentez-vous de faire une fellation à Jean-Marc Morandini qui n’est pas n’importe qui?», envoyé au plaignant en août 2015, Jean-Marc Morandini a rétorqué: «C’était pour savoir ce qu’il se sentait de faire, savoir quelles étaient ses limites», pour «le faire progresser». «J'ai quand même du mal à comprendre comment faire une fellation à quelqu’un qu’on connaît à peine va améliorer son jeu d’acteur», s’est alors interrogé l’assesseur.

Monsieur Morandini a par ailleurs justifié l’emploi d’une identité fictive – Catherine Leclerc, donc – afin d’éviter que les comédiens ne postulent en raison de sa célébrité: «Les candidats auraient répondu à cause de ça», a-t-il tenté d’expliquer.

L’animateur a par ailleurs assuré que, selon lui, les plaintes ont été déposées suite à un article des «Inrocks» paru en 2016 qui dénonçait ses méthodes. «Il n'y avait aucun problème. Et, à partir de cet article, il y avait des problèmes avec tous les acteurs. Cette journaliste leur a monté la tête», se justifie Jean-Marc Morandini.

Plaignant ému

«Je ne pensais vraiment pas que quelqu'un puisse fabriquer un faux profil pour arriver à ses fins, jusqu'à la fellation», a expliqué le plaignant, en fin de journée, visiblement ému.

En fin d’interrogatoire, Jean-Marc Morandini a affirmé qu’un avocat «lui avait demandé 60’000 euros» pour que la plainte soit retirée. Ce qui a été fermement démenti par l’homme de loi, Arash Derambarsh, montré du doigt dans la salle par l’animateur.

L’audience reprendra aujourd’hui. Jean-Marc Morandini risque jusqu'à 3 ans de prison et 45’000 euros d'amende.

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