100% Hockeypositif - Hockey Inside – Oh, comme c’est beau 

Tu passes une super soirée, y a des bonnes vibes, tu te dis wouah cette patinoire comme elle est belle avec tous ces drapeaux et ces écharpes, wouah cette ambiance de feu! Bref les gens sont heureux et tout, et là hop, t’as quelqu’un qui trouve rien de mieux à faire que de venir plomber l’ambiance.

Par exemple quelqu’un qui se dit bein tiens pis si je mettais la musique à fond?

(et là y aussi toujours quelqu’un à côté pour dire ah ouais super idée vas-y c’est génial)

Mais pas à fond comme toi et moi on écoute de la musique à fond dans la voiture ou à la maison ou même à un concert. Non genre tellement à fond que cela en devient gênant et agressif. Le truc hyper désagréable et invasif où tu te dis: bordel mais je foutrai plus jamais les pieds ici et surtout j’amènerai plus jamais mes gamins, tu vois comment à fond je veux dire? 

Pis c’est pas tout. Donc t’es à Lausanne, Canton de Vaud, et là y en a quand même un qui se dit bon attends je vais leur passer une chanson qu’ils vont tous adorer: «Oh, wie ist das schön»!

Du Schlager allemand donc, comme si t’étais à Majorque dans un Bier Garten avec ton maillot «Deutschland», tes shorts et tes tongs, là sérieux j’en pleure encore de rire. Si c’est pas du trolling upper level ça! Oh, wie ist das schön!

Bon paraît que c’est la chanson qui résonne dans le vestiaire du LHC après chaque victoire mais ça excuse quand même pas tout.

(Bordel Aurélien Marti sérieux à quel moment c’est que tu te lèves dans ce vestiaire et que tu leur dis bon les boys vous êtes gentils mais ici c’est Lausanne vous êtes pas à l’après-ski à Adelboden faut arrêter votre délire ok pis faut pas trop se sentir à la maison non plus hein???)

Bon enfin comme je t’aime vraiment bien, je te mets ci-dessous le refrain de «Oh, wie ist das schön» (que je t’ai même traduit au cas où) pour que tu puisses toi aussi contribuer à étouffer les chants des vrais fans dans les gradins grâce à ce fantastique Schlager allemand à la prochaine victoire du LHC:

Oh, wie ist das schön
(Oh, comme c’est beau)

Oh, wie ist das schön 
(Oh, comme c’est beau)

So was hat man lange nicht gesehen
(ça fait longtemps qu’on a pas vu ça)

So schön, so schön!
(si beau, si beau)

Zwei, drei, vier
(deux, trois, quatre)

(Ensuite tu recommences, si possible encore plus fort: Oh, wie ist das schön etc, etc.)

Hockey Inside, épisode 10, «l’épisode des lamentations». C’est parti (los geht’s): 

1. C’est chaque année la même chose, au fond de toi tu sais très bien que ton équipe préférée va se planter à un moment donné. C’est comme ça depuis 1983 et le dernier titre vaguement romand, celui du EHC Biel-Bienne. Anyway dans quelques jours quelqu’un viendra t’expliquer pourquoi faudra finalement patienter au moins une année de plus avant de fêter le titre de champion. Même si tu sais très bien que ce titre tu ne le verras pas de ton vivant, tu boiras une fois de plus toutes ces paroles vides de sens comme chaque année à la même époque.

Pour que tu sois bien préparé et que tu fasses pas encore avoir, voici ce que les directeur sportif/directeur d’opération hockey/président/joueurs viendront te dire dans quelques jours:

Martin Steinegger, directeur sportif/Sportchef: «Ce n’est pas cette année que nous avons manqué le titre, mais en 2019-2020 (ndlr: play-off annulés en raison de la pandémie). C’est là que l’équipe était mûre pour devenir championne de Suisse.»

Christian Dubé, entraîneur et GM: «Si les étrangers en foutent pas une et font pas le job, qu’est-ce que tu veux que je fasse, moi? Je suis pas sur la glace, moi.»

Gerd Zenhäusern, assistant GM: «Comme Christian Dubé m’a dit de dire, les étrangers n’ont vraiment pas été à la hauteur une fois de plus. D’ailleurs, cela prouve que Christian Dubé a eu entièrement raison de ne pas prolonger le contrat de DiDomenico.»

Hubert Waeber, président: «Comme l’a si bien dit Christian Dubé, cela fait quelques années que nous avons des problèmes de rendement de nos étrangers durant les play-off. Pourquoi? Je ne sais pas. Il nous manquait visiblement ce Grand Grec (ndlr: Grand Grec, terme tiré de l’entrevue de Hubert Waeber dans la Liberté)»

David Desharnais, joueur étranger: «Les étrangers, une fois de plus, n’ont clairement pas été à la hauteur. Ils ont même été grotesques.»

Stéphane Decorvet, directeur de la communication et speaker: «Un communiqué de presse sera envoyé dans la foulée à toutes les rédactions de Suisse romande pour leur rappeler de bien mentionner que c’est la faute des étrangers.»

Petr Svoboda, Directeur des opérations hockey et co-propriétaire du LHC: «Un échec? Quel échec? Au contraire, cette saison est une réussite et vous pouvez sans autre me citer là-dessus: nous avons non seulement posé les bases pour les 100 prochaines années, mais nous sommes même en avance par rapport à notre plan initial de cinq ans à l’horizon 2027.»

Joël Genazzi, joueur: «VOUS LES MEDIAS, vous voyez toujours le négatif.»

Cristobal Huet, entraîneur assistant et légende: «C’était pas mauvais. Mais c’était pas super non plus. Les deux équipes ont plutôt bien joué. Au final, ça se joue sur des détails.»

2. C’est qui les meilleurs hein c’est qui? Pour trancher voici la minute statistique pas bien avancée et attention accroche-toi c’est compliqué: si Genève-Servette et Lausanne se disputent âprement par médias interposés l’appellation de «meilleure équipe de l’année» – ce qui est d’ailleurs vrai pour Lausanne depuis le mois de janvier mais ne l’est plus si on remonte jusqu’au mois de novembre 2021 eh ouais (parce que là c’est Genève du coup) –, si Fribourg-Gottéron est la «meilleure équipe de l’année de septembre 2021 au 1er mars 2022», le HC Bienne est bel et bien la «meilleure équipe des play-off 2022» et même la «meilleure équipe de l’année du 12 mars au 24 mars 2022». C’est dingue comme le hockey romand est dominant quand même. 

3. Au bout d’un moment même Martial Saugy va se dire ouais mais Jiri Sekac c’est pas possible il doit prendre des trucs! Moi perso je me souviens pas d’avoir vu un phénomène pareil depuis que je couvre du hockey sur glace. Genre «je prends le puck (en plus il a pas l’air mais il a vraiment des skills) je vais tout droit je te passe par-dessus et je vais marquer un but et je répète l’exercice pendant toute la soirée». Quant à moi j’irai m’autoflageller devant la gare de Lausanne tout en jouant à fond «Oh, wie ist das schön» sur mon vieux ghetto blaster pour avoir médit l’année passée au sujet de Jiri Sekac. 

4. Du coup je me suis posé la question (et je compte sur mon estimé confrère de La Liberté Pierre Schouwey, très vif d’esprit pour résoudre ce genre de scénario fictif, afin d’y répondre définitivement): si tu prends Sekac et que tu le mets à Ambri, est-ce qu’Ambri joue les quarts vendredi à Fribourg? 

5. À quel moment quelqu’un va dire à son voisin «ouais Christoph Bertschy tu vois j’étais sûr il fait exprès de pas marquer contre Fribourg»? 

6. La question que les mauvaises langues se posent est de savoir après combien de checks d’Aurélien Marti certains attaquants fribourgeois vont disparaître de la circulation dans cette série et à quel moment Chris DiDomenico va finir en taule. Je trouve un peu méchant de penser tout ça mais bon. Ok on rigole on rigole mais je maintiens quand même que quand Aurélien Marti est bon, le LHC est vraiment bon. Alors c’est clair que ça se mesure pas en buts et en assists, mais tu vois où je veux en venir ou bien?

Du fond du cœur, je te souhaite à toi et à ton équipe préférée beaucoup de succès en play-off. Vraiment.