Hockey sur glaceDébat: qui va remporter la «finalissima»?
Jeudi en fin de soirée, la National League aura un nouveau champion. GE Servette ou Bienne? Deux journalistes du Matin.ch en débattent.
- par
- Cyrill Pasche ,
- Ruben Steiger
Cyrill Pasche: le HC Bienne sera guidé par sa bonne étoile
Certainement que le HC Bienne aura besoin d’un «miracle», ou au moins de circonstances extrêmement favorables, pour remporter le titre de champion de Suisse aux Vernets, sur une patinoire où les Aigles sont si forts, si costauds. «Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait», a toutefois écrit, jadis, le romancier américain Mark Twain.
Pour réaliser l’exploit et aller au bout du rêve, le HC Bienne va encore s’accrocher à sa bonne étoile, celle qui l’a guidée jusqu’à ce septième match de la finale des play-off. Les Seelandais abordent surtout cette ultime bataille pour le titre avec le meilleur gardien (le Finlandais Harri Säteri), le buteur le plus redoutable et imprévisible (Toni Rajala, 10 buts) ainsi que le coach le plus inspirant (Antti Törmänen).
Que peut-il arriver à cette équipe qui a surmonté tous les obstacles (Berne en quarts, Zurich en demies, Genève mardi au sixième acte)? Que peut-il arriver à ce groupe uni comme jamais autour de son entraîneur, touché par une grave maladie, à un vestiaire animé par un tel supplément d’âme? Que peut-il bien arriver à une équipe qui, lorsqu’elle se trouvait menée 3-2 dans la série et dos au mur, s’est préparée en sandales et en jouant au foot-tennis? Ce HC Bienne-là, c’est le Danemark de 1992, champion d’Europe de football au retour des vacances. Certains exploits sportifs ne s’expliquent pas vraiment.
40 ans après son dernier titre de champion de Suisse, en 1983, le HC Bienne va ramener la coupe à la maison: pour sa ville, pour toute une région, pour son entraîneur. L’histoire est en marche, c’est écrit dans les étoiles.
Ruben Steiger: l’histoire sourira à GE Servette
Depuis bientôt huit mois, GE Servette martèle son ambition de titre. Les Grenat sont guidés par l’envie d’ajouter une première grande ligne à leur palmarès. Le slogan «Pour Genève, pour l’histoire» est ainsi repris à toutes les sauces.
Et les Servettiens assument leurs prétentions. Jamais, cette saison, ils n’ont déçu. Jamais ils n’ont craqué, sous une pression toujours plus forte. Après chaque contre-performance ou désillusion, ils ont toujours su rebondir en patron en déployant leur hockey tout feu, tout flamme. En écœurant leurs adversaires. Comme un symbole, ils livreront une partition à la hauteur de l’événement ce jeudi soir.
Comment douter du contraire? L’effectif est rutilant avec des étrangers de classe internationale, capables de décider du cours d’un match à chaque instant, des joueurs suisses expérimentés et un gardien (Robert Mayer) au sommet de son art. Le tout parfaitement orchestré par Jan Cadieux. Un travailleur acharné et discret qui a su gérer les égos de son groupe afin d’en tirer la quintessence.
S’il fallait trouver encore un argument, il se nomme Henrik Tömmernes. Le défenseur suédois illuminera une dernière fois la patinoire des Vernets afin de s’en aller avec le statut de véritable légende du GSHC. L’histoire d’amour a été bien trop belle pour se conclure dans l’amertume et les regrets.
Après quatre échecs à l’ultime stade de la compétition, en 2008, 2010 et 2021, les Aigles vont cette fois s’envoler. S’envoler avec le trophée de champion de Suisse pour la première fois de leur histoire, pour le plus grand bonheur du peuple grenat.
Selon vous, qui va s’imposer?