AdhésionIntégrer les Balkans est dans «l’intérêt géostratégique» de l’UE, selon Merkel
Consciente qu’il y a encore «un long chemin à parcourir», la chancelière allemande n’a pas manqué de souligner «l’importance géostratégique du rapprochement de ces pays avec l’UE».
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lundi à Belgrade que l’intégration des Balkans occidentaux était dans «l’intérêt géostratégique absolu» de l’Union européenne face à l’influence des autres puissances dans cette région d’Europe. Mme Merkel effectue lundi et mardi en Serbie et en Albanie l’un de ses derniers voyages à l’étranger avant de quitter le pouvoir, après les élections du 26 septembre.
«Nous, Européens, qui sommes déjà membres de l’Union européenne, devrions toujours garder à l’esprit qu’il y a un intérêt géostratégique absolu pour nous à accepter réellement ces pays dans l’UE», a dit la chancelière à l’issue d’une rencontre avec le président serbe Aleksandar Vucic. «Nous pouvons voir (…) qu’il y a des reculs, il y a aussi l’influence de nombreuses autres régions du monde» dans les Balkans, a-t-elle poursuivi. «Nous devons constamment nous rappeler l’importance géostratégique du rapprochement de ces pays avec l’UE».
L’Occident et la Russie se livrent traditionnellement à une lutte d’influence dans la région où la présence de la Chine se fait aussi nettement sentir depuis quelques années. Certains analystes estiment que les hésitations européennes favorisent ces influences rivales.
Mme Merkel rencontrera mardi à Tirana les dirigeants de six pays de la zone, l’Albanie, la Bosnie, le Monténégro, la Macédoine du Nord, le Kosovo et la Serbie, qui sont à des stades divers du processus de rapprochement avec l’EU.
Dans le peloton de tête, la Serbie et le Monténégro ont ouvert les négociations d’adhésion voici des années. En mars 2020, l’UE a donné son feu vert à l’ouverture de négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie mais celles-ci n’ont pas commencé. La Bosnie et le Kosovo n’ont pas encore le statut de candidats.
«Un long chemin à parcourir»
La chancelière a souligné qu’il y a encore «un long chemin à parcourir» pour que ces pays rejoignent un jour l’Union européenne. Elle a plaidé pour davantage de progrès dans la construction d’un marché économique commun dans les Balkans, un processus engagé par la Serbie, l’Albanie et la Macédoine du Nord.
La Slovénie, qui assure la présidence tournante de l’UE, prépare pour octobre un sommet avec les pays de la région avec l’objectif de relancer l’élargissement.
Version originale publiée sur 20min.ch