Football: Jenni Hermoso revient sur l'affaire Rubiales et ses conséquences

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FootballJenni Hermoso revient sur l'affaire Rubiales et ses conséquences

L'attaquante espagnole a confié son souhait qu'on se souvienne d'elle comme une personne «qui a voulu changer les mentalités».

Jenni Hermoso s'est confiée au sujet du scandale du baiser forcé lors de la finale de la Coupe du monde en août dernier.

Jenni Hermoso s'est confiée au sujet du scandale du baiser forcé lors de la finale de la Coupe du monde en août dernier.

IMAGO/Giuseppe Maffia

«Je veux qu’on se souvienne de moi comme d’une personne qui a voulu hisser l’Espagne au sommet, mais surtout comme d’une personne qui a essayé de changer les mentalités», a déclaré la footballeuse espagnole Jenni Hermoso, dans sa première interview depuis l’affaire du baiser forcé.

Devenue malgré elle un symbole mondial dans la lutte pour l’égalité hommes-femmes, après avoir été embrassée de force par l’ex-patron du foot espagnol, Luis Rubiales, lors du sacre mondial de la Roja, le 20 août dernier, Jenni Hermoso a été élue femme de l’année 2023 par l’édition espagnole du prestigieux magazine américain «GQ».

Elle y revient dans une longue interview sur cet épisode «difficile» qu’elle dit avoir réussi à surmonter grâce à l’aide d’une psychologue.

Des menaces reçues

«J’ai dû assumer les conséquences d’un acte que je n’ai pas provoqué, que je n’ai pas choisi ni prémédité. J’ai même reçu des menaces, et c’est une chose à laquelle on ne s’habitue jamais», explique la joueuse de 33 ans, qui a porté plainte pour «agression sexuelle» contre Luis Rubiales.

Les actes de l’ex-président de la Fédération espagnole de football, qui a fini par démissionner après des semaines à tenter de justifier ce qu’il présentait comme «un petit bisou consenti», ont provoqué une onde de choc internationale.

«Avec tout ce qui s’est passé, je pense que beaucoup d’entre nous ont pris conscience de ce que le mot féminisme signifie vraiment. Nous, les footballeuses, avons vécu de près la lutte pour l’égalité», assure Hermoso.

«On nous a traitées de capricieuses. Les gens ont dit que nous voulions être payées comme les garçons, mais ce n’était pas vrai», ajoute-t-elle.

La meilleure buteuse de l’histoire de la sélection espagnole se dit «très en colère» face aux constats qui rappellent que le football féminin «ne génère pas autant de revenus que le football masculin».

Un salaire minimum, le respect et la possibilité de faire quelque chose de grand

Jenni Hermoso

«Nous le savons et nous n’avons jamais demandé à être payées comme eux. Nous voulions simplement l’essentiel: un salaire minimum, le respect et la possibilité de faire quelque chose de grand», résume Jenni Hermoso.

La meneuse de jeu de Pachuca, au Mexique, qui a fait un retour triomphal sous le maillot de la Roja en octobre dernier, affirme vouloir désormais «profiter de son sport».

Jenni Hermoso souhaite aussi que le mouvement féministe #SeAcabo («C’est terminé»), né pour la soutenir, ouvre «une nouvelle èr» pour le sport féminin. Et, «si je dois y mettre mon grain de sel pour faire changer les choses, je n’hésiterai pas», conclut-elle.

(AFP)

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