Un ex-Premier ministre grec ciblé par des écoutes illégales

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GrèceUn ex-Premier ministre ciblé par des écoutes illégales

Des personnalités politiques de premier plan, dont Antonis Samaras, figurent parmi les victimes d’espionnage illégal en Grèce. L’affaire empoisonne le climat politique du pays depuis des mois.

L’ancien Premier ministre grec Antonis Samaras figure parmi les victimes d’écoutes illégales.

L’ancien Premier ministre grec Antonis Samaras figure parmi les victimes d’écoutes illégales.

KEYSTONE

Selon l’hebdomadaire grec «Documento», l’ancien Premier ministre Antonis Samaras, les actuels ministres des Affaires étrangères, des Finances, du Développement, du Travail et du Tourisme figurent parmi les victimes d’écoutes illégales, ainsi que l’armateur Vangelis Marinakis, propriétaire des clubs de football Olympiacos Le Pirée et Nottingham Forest.

L’affaire secoue le gouvernement depuis plusieurs mois. «Il n’y a pas de preuve», a réagi son porte-parole, Giannis Oikonomou, demandant toutefois à la justice d’ouvrir une enquête sur les révélations de l’hebdomadaire. Il a accusé le journal d’essayer de «nuire» au gouvernement et de saper sa stabilité.

L’hebdomadaire, qui a des liens avec le parti d’opposition de gauche, Syriza, affirme détenir ces informations «de deux personnes qui ont un rôle-clé dans la surveillance». Selon lui, le logiciel malveillant a également été utilisé pour infecter les téléphones non seulement des personnes visées, mais aussi de certains de leurs proches.

Rien d’«illégal» pour Athènes

Vendredi, le Parlement européen a appelé la Grèce à mener une enquête «urgente et approfondie» sur cette affaire d’écoutes illégales, qui empoisonne le climat politique du pays ces derniers mois. Certaines des personnes visées sont des membres influents du parti conservateur au pouvoir Nouvelle Démocratie, et des rivaux potentiels pour le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

L’affaire avait éclaté en juillet, lorsque Nikos Androulakis, député européen et chef du Parti socialiste grec, avait déposé une plainte en disant qu’on avait tenté à plusieurs reprises de mettre son téléphone sur écoute en utilisant le logiciel-espion Predator. Deux journalistes et un autre homme politique important de l’opposition avaient ensuite révélé avoir également été victimes de surveillance par les services secrets grecs.

En août, le scandale avait mené à la démission du chef des services secrets et à celle d’un neveu et conseiller du Premier ministre. Le gouvernement avait reconnu la surveillance de Nikos Androulakis, sans en donner les raisons, mais nié l’utilisation d’un logiciel illégal.

(AFP)

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