Hockey sur glaceCommentaire: Patrick Emond méritait mieux qu’une sortie aussi abrupte
Patrick Emond n’est plus l’entraîneur de GE Servette. Le coach finaliste des derniers play-off sera remplacé par son adjoint, Jan Cadieux (41 ans).
- par
- Cyrill Pasche
La mise à l’écart de Patrick Emond était dans l’air depuis quelques jours déjà. Le couperet est finalement tombé mercredi matin: Jan Cadieux, fils du légendaire Paul-André Cadieux et adjoint d’Emond depuis 2019, est le nouvel entraîneur principal de GE Servette.
Le hockey suisse tient là son premier changement d’entraîneur de l’exercice en cours.
Le Québécois de 56 ans paie les pots cassés pour un début de saison manqué. Son histoire, pourtant, était belle: celle du sympathique coach des juniors élites (deux fois champion de Suisse) qui succède brillamment à un monument (Chris McSorley) et finit même par guider l’équipe professionnelle en finale du championnat pour la première fois depuis 2010 (défaite contre Zoug).
Après deux saisons et 23 matches seulement, son étoile s’est déjà éteinte du côté des Vernets, alors qu’il avait certainement de quoi brandir suffisamment de circonstances atténuantes pour expliquer ce début de campagne manqué par les Aigles (notamment les blessures de plusieurs joueurs-clé, comme Noah Rod et Marc-Antoine Pouliot).
Pourquoi ne lui a-t-on pas laissé davantage de temps pour redresser la barre?
Après avoir obtenu un 4e rang à sa première saison sur le banc du GSHC, puis un 6e rang suivi d’une place inespérée en finale, Emond aurait certainement mérité une seconde chance. Mais la décision de procéder à un changement d’entraîneur à ce stade de la saison et au vu du classement de l’équipe (11e) peut toutefois se défendre d’un point de vue sportif.
Situation interne malsaine
Pour redresser la tête et aller de l’avant, des changements étaient impératifs. D’un point de vue tactique, dans la distribution des rôles, dans l’attitude et tout simplement dans le jeu.
Mais il se dit aussi avec insistance que Patrick Emond, en raison d’une situation interne de plus en plus malsaine, n'était sans doute plus en mesure d’apporter les impulsions nécessaires. Raison pour laquelle son groupe a aussi fini par perdre la foi.
Reste à voir désormais de quelle façon la nomination de Cadieux sera perçue par les joueurs. Celui-ci aborde sa première expérience dans l’élite en tant que coach principal dans des circonstances délicates et brumeuses. La principale question est de savoir si lui, l’ancien adjoint du coach déchu, après avoir obtenu la confiance de ses dirigeants, gagnera aussi celle des joueurs.
Le meilleur moyen d’y parvenir est de gagner des matches, et tout de suite. Les gagnants n’ont-ils pas toujours raison, à la fin?