Guerre en Ukraine: Un rapport veut faire évoluer la neutralité suisse

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Conséquences de la guerre en UkraineUn rapport de l’administration veut faire évoluer la neutralité

Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a demandé à son département d’examiner le futur de la politique de neutralité. La coopération avec des États aux valeurs proches est la piste préférée.

Le document a été commandé par Ignazio Cassis au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Le document a été commandé par Ignazio Cassis au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Reuters

On la pensait immuable. La neutralité helvétique pourrait néanmoins évoluer dans les jours à venir. Le journal alémanique «SonntagsZeitung» en veut pour preuve un document interne établi par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), qui n’a pas encore été rendu public. Commandé par le conseiller fédéral Ignazio Cassis, ce rapport évalue différentes options concernant l’avenir de la politique de neutralité.

La «neutralité coopérative» y est privilégiée. Il s’agit là d’un «développement modéré» du concept actuellement en vigueur. «L’adaptation doit se faire de manière évolutive et non comme une rupture», affirme le texte. La neutralité armée et permanente resterait en place, mais avec une plus grande marge de manœuvre. Ainsi, la Suisse aurait la possibilité de coopérer avec des pays ou des alliances (comme l’UE ou l’OTAN) avec qui elle partage les valeurs de liberté, de démocratie et d’État de droit. Ce qui signifierait notamment deux choses: des exercices militaires en commun, jusque sur le sol suisse, et une reprise de sanctions économiques. Sans toutefois aller trop loin, par exemple au niveau des livraisons d’armes à des belligérants, qui resteraient prohibées. Avec toutefois une nuance: des États partenaires pourraient livrer des armes produites en Suisse à des pays en guerre.

Autres scénarios

Le rapport évalue également d’autres pistes: revenir à la neutralité intégrale (si chère à l’UDC, mais pas au DFAE), garder le statu quo, abandonner purement et simplement la neutralité et adhérer à l’Otan (option rejetée) ou encore une neutralité à la carte (option éventuelle).

Cette volonté de changement est bien entendu une conséquence de la guerre en Ukraine. Selon le rapport, «la Suisse arrive aux limites de sa capacité de défense autonome» et la neutralité ne doit pas être comprise à l’étranger comme une «manière d’être solitaire». Le collège gouvernemental devrait se pencher sur ce rapport en août.

(ami)

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