Roland-Garros 2023Gaël Monfils: «Tu imagines le malade que je suis?»
Dans la nuit de mardi à mercredi, le joueur français de 36 ans s’est effondré sur le Central avec des spasmes et des larmes. Un joli moment.
- par
- Jérémy Santallo Paris
Lundi, Stan Wawrinka était devenu le joueur de l’ère Open à avoir remporté le plus de rencontres (11) en cinq sets à Roland-Garros. Mercredi, au bout d’une soirée torride sur le Central, Gaël Monfils, perclus de crampes, est revenu à hauteur du Vaudois.
Il était 00h20 au moment où le joueur français s’est écroulé sur la terre battue du court Philippe-Chatrier, après sa victoire sur l’Argentin Sebastian Baez (42e) 3-6, 6-3, 7-5, 1-6, 7-5, avec des spasmes de douleurs et des larmes de bonheur. Parce que c’était sa première victoire depuis qu’il a repris la compétition en mars – il sortait d’un arrêt de sept mois pour une blessure au pied – mais aussi la première devant sa fille. «Émotionnellement, c’est dans le top 2 de ce que j’ai pu vivre dans ma carrière», a-t-il reconnu, à 1h30 du matin en salle de presse.
Ex-6e mondial redescendu à la 394e place à l’ATP, Monfils, 36 ans, en a pourtant connu des grands moments dans sa carrière. Mais celui-là avait une saveur toute particulière. «À un moment, tu oublies que c’est un premier tour. Je me disais juste que je vivais un truc de dingue. Je m’étais entraîné avec Sebastian, la semaine passée, et je le trouvais monstrueux. Réussir à gagner ce match, en trouvant des solutions inespérées, c’est un des plus grands moments de sports que j’ai pu vivre. J’ai kiffé.»
Mené 0-4 dans le 5e set (il est passé à un point de se retrouver à 0-5), Monfils s’étonnait d’avoir su «rebondir sur certains choix tactiques». «Je lâche le 4e parce que je suis mort. Je n’en pouvais plus. Je dis à Mikael (ndlr: Tillström, son entraîneur) que j’ai besoin de 10 minutes. J’ai eu besoin de 25 minutes. […] J’ai réussi à me dire, je vais récupérer et je vais le n***** dans le cinquième. Tu imagines le malade que je suis? Si ça ne passe pas pour X raisons, je suis mort. Le fait est que ça a été un choix payant.»
Après des mois de galère, le demi-finaliste de Roland-Garros (2008) et l’US Open (2016) a repris «confiance en son corps». De bon augure même si c’est la pépite danoise Holger Rune qui l’attend déjà jeudi au 2e tour. Pour une nouvelle nuit de folie sur le Central?