Jugé «addictif», TikTok met en place un garde-fou

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Le service chinois va activer un dispositif qui contraindra les jeunes utilisateurs à saisir un mot de passe s’ils veulent aller au-delà d’une heure d’usage.

Tik Tok sur l’AppStore de l’iPhone.

Tik Tok sur l’AppStore de l’iPhone.

Getty Images via AFP

Le site chinois de vidéos ultracourtes TikTok, critiqué pour son aspect «addictif» pour les jeunes, va mettre en place dans quelques semaines, par défaut, un avertissement au bout de 60 minutes d’utilisation pour tous ceux qui ont déclaré avoir moins de 18 ans.

Le mineur devra saisir un mot de passe pour continuer à regarder le site, a annoncé TikTok dans un communiqué. S’ils ont un jumelage familial des comptes, les parents pourront «définir un temps d’écran quotidien maximal de leur adolescent» «en fonction des jours de la semaine», indique TikTok.

Un pare-feu contournable

Les jeunes peuvent toujours, cependant, désactiver la fonction ou mentir sur leur âge, comme sur les autres sites internet. Cette nouvelle fonctionnalité, qui complète des avertissements déjà existants, vise à répondre à ceux qui critiquent l’explosion du temps passé sur l’appli par les 4-18 ans, happés par le défilement ininterrompu de vidéos proposées par des algorithmes qui analysent leurs goûts. Selon une récente étude mondiale de Qustodio, en 2022, les mineurs ont passé en moyenne 1 h 47 par jour sur TikTok.

La secrétaire d’État à l’Enfance Charlotte Caubel avait mis en cause TikTok dans un tweet le 25 février. «La Commission européenne demande à ses salariés de supprimer TikTok. Cela doit nous interroger aussi pour nos enfants. L’application est sujette à de nombreuses dérives: pincements au visage, désinformation… il ne faut pas sous-estimer son impact».

Va dans le bon sens, mais…

«Cette proposition va dans le bon sens, mais ne répond pas à l’ensemble de nos inquiétudes, notamment sur ce qui concerne la protection des données des utilisateurs et la teneur des contenus accessibles pour nos enfants», a-t-elle réagi mercredi, jugeant qu’un «dialogue ferme et engagé avec les plateformes est le seul moyen de protéger nos enfants sur internet».

Le ministre délégué chargé de la Transition numérique Jean-Noël Barrot a vu dans ce dispositif annoncé par TikTok une «avancée qui était attendue», dans une déclaration à l’AFP.

TikTok est aussi mis en cause pour des soupçons de transfert de données vers la Chine, qui ont amené plusieurs gouvernements européens et américains à décider d’interdire l’appli sur les téléphones des agents publics.

Pour des applis moins accrocheuses

Lors d’un récent débat organisé à Bercy pour l’Internet Safer Day le 7 février, des jeunes ont demandé des applis moins accrocheuses. «Mettre des messages pour dire «vous avez passé tant de temps», ce n’est pas suffisant, c’est une façade, ça ne sert à rien! Il faut juste arrêter de faire des contenus addictifs et réduire l’addiction en faisant autre chose sur les vidéos», avait protesté Alexandra, l’une des jeunes invitées à ce débat avec les plateformes.

La version chinoise de TikTok, baptisée Douyin, est limitée pour les moins de 14 ans à 40 minutes par jour et leur est inaccessible entre 22 heures et 6 heures du matin.

Une proposition de loi du député Horizons (droite) Laurent Marcangeli sera discutée jeudi à l’Assemblée nationale, fixant la «majorité numérique» à 15 ans. Elle obligerait les mineurs en dessous de cet âge à obtenir l’autorisation de leurs parents pour s’inscrire sur les réseaux sociaux.

(AFP)

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