Sondage Tamedia-20 minutesPour les Suisses, Poutine est un criminel de guerre
Trois personnes sur quatre estiment que le chef du Kremlin est un criminel. En cas d’agression, deux tiers des personnes interrogées se disent prêtes à prendre les armes.


Le président Vladimir Poutine le 18 mars dernier, lors d’un concert commémorant l’annexion de la Crimée en 2014. 21% des personnes sondées disent comprendre ses motivations.
AFPSelon un sondage* réalisé la semaine dernière par Tamedia 20 minutes, 75% des personnes interrogées en Suisse estiment que Vladimir Poutine est «un belliqueux et un criminel de guerre». 21% disent «condamner la guerre, mais comprendre les motivations de Poutine». 2% le soutiennent sans condition. On trouve la plus forte compréhension envers le chef du Kremlin parmi les sympathisants de l’UDC (40%) et la moins forte chez les Verts libéraux (11%). À l’UDC, 53% pensent que c’est un criminel de guerre contre 87% au PS.
Crainte dans la population
La guerre en Ukraine a fait irruption dans le quotidien de la population. 16% des personnes interrogées s’estiment totalement en sécurité. 56% se sentent en sécurité, mais ont intégré à leurs réflexions une possible escalade du conflit. Pour 23%, cette possibilité d’escalade est source d’inquiétudes. Enfin 4% disent avoir peur. Les femmes (30%) sont un peu plus inquiètes que les hommes (19%). Les sympathisants de l’UDC se disent totalement en sécurité (23%) contre 11 à 15% dans les autres partis.
Pour un Suisse sur quatre (26%), cette guerre en Ukraine perturbe leur quotidien. 60% se disent affectés par le sort des Ukrainiens, sans que cela change leur vie. Depuis le débat de la guerre, 12% des personnes ont fait des réserves d’eau et de nourriture, 28% songent à en faire, 36% estiment en avoir assez et 24% que c’est inutile.
52% ont peur d’une guerre nucléaire
À la question de savoir si une guerre nucléaire est probable, 65% des personnes disent non ou plutôt non, 28% oui ou plutôt oui. 7% ne savent pas. Est-ce qu’une telle guerre leur fait peur? 52% des gens répondent oui ou plutôt oui, 46% non ou plutôt non. Les moins de 35 ans sont plus zen avec 42% de oui, que les plus de 65 ans avec 57% de oui.
Pas plus d’armée…
L’agression de l’Ukraine par l’armée russe a suscité des réactions à droite pour que l’armée suisse augmente ses moyens. Dans la population, cette proposition ne fait pas une majorité. 45% des personnes estiment qu’elle doit le faire, mais 49% estiment que non, car elle a assez de moyens ou devrait même les réduire. 6% ne savent pas. Le soutien à une augmentation se décline de droite à gauche: 62% de oui à l’UDC, 61% au PLR, 55% au Centre, 37% chez les Verts libéraux, 21% au PS et 19% chez les Vert.e.s.
Faut-il rendre l’armée obligatoire pour les femmes? 52% des personnes disent non, 43% oui et les autres sont indécis. D’une manière générale, le soutien est plus marqué à droite: 50% à l’UDC, contre 32% au PS.
…mais des avions
Les partisans de l’armée se consoleront avec le soutien exprimé pour l’achat des F-35. À la question de savoir si elles soutenaient l’initiative lancée par la gauche contre les avions, 34% des personnes ont répondu oui ou plutôt oui, contre 60% non ou plutôt non. Le PLR se montre le plus réticent à cette initiative avec 74% de non au PLR. Les Vert.e.s sont les plus favorables avec 56%.
Des hommes prêts à se battre
Enfin, ultime question et non des moindres: en cas d’agression, est-ce que les Suissesses et les Suisses seraient prêts à prendre les armes pour défendre leur pays? 42% disent oui et 24% plutôt oui. 15% disent plutôt non, 14% non et 5% n’en savent rien. Les hommes (78%) y sont plus favorables que les femmes (54%). Cette propension à prendre les armes est plus marquée à droite (75% dans les partis bourgeois) qu’à gauche, PS et Vert.e.s (50%).
* Sondage réalisé le 16 mars dernier auprès de 12 437 personnes, dont 7989 en Suisse allemande, 3933 en Suisse romande et 515 au Tessin. Marge d’erreur: +/- 1,5%.