Formule 1Max Verstappen champion dès ce samedi?
Le Néerlandais risque bien de décrocher le titre mondial 2023 avant le Grand Prix du Qatar! Il lui suffit de marquer trois points lors de la course sprint de ce samedi, c’est-à-dire d’y terminer sixième. Ce qui semble largement à sa portée.
- par
- Luc Domenjoz Losail (Qatar)
La sprint qui compte
Lorsque les autorités sportives ont décidé d’ajouter six courses sprint au calendrier 2023 (il en reste trois cette saison: ce week-end au Qatar, dans deux semaines à Austin, et dans un mois au Brésil), ils ne savaient pas que le titre mondial pourrait se décider pendant l’une d’elles.
Il manque en effet trois petits points à Max Verstappen pour décrocher le titre mondial 2023. Alors qu’il en a marqué 400 à ce jour, il doit donc marquer trois points au moment où il reste six Grands Prix et trois courses sprint à disputer cette saison.
Et encore: pour ne pas devenir champion, il faudrait que son seul rival encore en lice, son équipier Sergio Perez, remporte toutes les courses, marque tous les meilleurs tours et remporte toutes les courses sprint. Ce qui semble déjà impossible en soi.
Max Verstappen peut donc être tranquille: même s’il ne marque pas trois points lors de la course sprint du Qatar, il sera tout de même champion si Sergio Perez ne fini pas dans les trois premiers.
Le Néerlandais a donc toutes les chances de décrocher son troisième titre samedi, au terme de la course sprint, qui débute à 19 heures 30 (heure suisse).
Ce serait tout de même ironique: son premier titre, en 2021, a été remporté dans les conditions scabreuses bien connues (au dernier tour du dernier Grand Prix), son deuxième titre, l’an dernier, l’a été alors que l’intéressé pensait ne pas être champion (à Suzuka, en raison d’une mauvaise interprétation du règlement par son équipe), et son troisième titre, cette année, pourrait bien l’être en-dehors d’un Grand Prix!
Hamilton garde le secret
Après le Grand Prix du Japon, Lewis Hamilton a fait un détour par l’usine Mercedes de Brackley, près du circuit de Silverstone, en Angleterre, avant de se rendre à la Fashion Week de Paris.
Il est revenu de l’usine très satisfait de ce qu’il a vu: «Je suis passé à la soufflerie, a-t-il expliqué à son arrivée au circuit de Losail, au Qatar. Je vous confirme que je ne suis pas aérodynamicien, je n’y comprends rien! Par contre, j’ai vu des gens concentrés, à fond sur ce qu’ils font. Et j’ai aussi vu le projet de la W15, la voiture de l’année prochaine. Je ne peux vous dire pourquoi, c’est top secret, mais ce que j’ai vu m’a vraiment enthousiasmé.»
Pour l’écurie qui a remporté huit titres consécutifs entre 2014 et 2021, il faut espérer qu’elle pourra revenir aux victoires l’an prochain après deux saisons 2022 et 2023 «sans» (une seule victoire l’an dernier au Brésil).
Duel autour de la 11e équipe
Cette semaine, la Fédération Internationale de l’Automobile (la FIA) a confirmé qu’après un examen très détaillé des dossiers des sept écuries candidates pour entrer en Formule 1, seule l’équipe américaine Andretti est qualifiée, dès 2025 si elle le souhaite.
Les six autres écuries candidates ont toutes été éconduites, faute de dossier suffisamment solide, et malgré le fait que trois d’entre elles, les finalistes, aient déposé des montants substantiels (300’000 dollars) pour que leur candidature soit examinée.
Mais pour Michael Andretti, fils de Mario et patron de l’équipe, le plus dur reste à venir. Associé avec le constructeur Cadillac, il aimerait monter une écurie dès que possible, mais doit pour cela obtenir un accord commercial avec Liberty Media, la société qui détient les droits commerciaux de la F1.
Or, cet accord a peu de chance de se conclure. Les dix écuries actuelles sont quasiment toutes opposées à la venue d’Andretti (sauf McLaren). Les explications invoquées par les équipes actuelles parlent parfois du «manque de place dans la voie des stands» ou dans le paddock.
En réalité, le problème est plus simple: si Liberty Media doit diviser par 11 équipes les revenus des droits télévisés et des autres ressources (Paddock Club, publicités autour du circuit, merchandising, etc.), cela rapporte moins à chaque équipe que si ces revenus sont divisés par dix.
Pour compenser cet «effet de dilution», il est prévu que la 11e écurie verse un montant substantiel, en une fois, qui soit réparti entre les équipes.
A ce jour, ce montant a été fixé à 200 millions d’euros, mais les équipes le jugent nettement insuffisant, et parlent plutôt de 600 à 700 millions. Ce que l’équipe Andretti n’a pas du tout prévu.
Mais si elle parvient finalement à verser ce montant… cela aiderait probablement à résoudre le soit-disant problème de place dans le paddock!
Apple dans la course
A ce jour, les droits télévisés de la Formule 1 sont vendus par pays: Sky en Angleterre, Canal+ en France, la SSR en Suisse, etc. Certains de ces contrats portent sur des termes assez longs, comme celui de Canal+, qui se termine en 2029.
Mais Apple a laissé entendre cette semaine que la marque à la pomme pourrait être intéressée à acheter les droits mondiaux exclusifs de la F1. A ce jour, en les vendant «par pays», Liberty Media encaisse environ 1 milliard de francs suisses par an.
Apple propose de doubler ce montant, de ramasser l’exclusivité mondiale de la F1, et du coup d’obliger les fans à s’abonner à ses services pour pouvoir regarder les Grands Prix.
L’audience mondiale chuterait probablement, ce qui n’arrangerait pas les sponsors, mais Apple y gagnerait sûrement en abonnés. A l’annonce de cette rumeur, l’action Liberty a d’ailleurs pris l’ascenseur à la bourse de New York (elle y est cotée au Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques). A suivre…