ExécutionsDes pays de l’UE convoquent les ambassadeurs d’Iran
Après les exécutions survenues récemment en Iran, divers pays européens ont décidé de réagir pour protester contre les faits.
Le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas ont annoncé qu’ils allaient convoquer les ambassadeurs d’Iran en réaction à l’exécution de deux hommes en lien avec les manifestations déclenchées par le décès de Mahsa Amini, évoquant aussi la préparation de nouvelles sanctions de l’Union européenne (UE). «Comme d’autres États européens, nous allons convoquer l’ambassadeur d’Iran», a tweeté dimanche la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib, se disant «horrifiée» par les exécutions.
Elle a ajouté que de «nouvelles sanctions de l’UE (étaient) envisagées», sans plus de précisions. «Nous convoquons l’ambassadeur iranien à une réunion au ministère des Affaires étrangères afin de lui envoyer le signal le plus fort possible et imaginable, à savoir que les abus commis à l’encontre de son peuple suscitent notre indignation», a aussi déclaré le ministre des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, à l’agence de presse locale Ritzau. Le ministère danois a précisé à l’AFP que la réunion aurait lieu lundi.
Sanctions contre l’Iran
Les Pays-Bas avaient annoncé cette démarche dès samedi. «Je vais convoquer l’ambassadeur iranien pour souligner notre grave préoccupation et j’appelle les Etats membres de l’UE à faire de même», avait tweeté le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra. «Un quatrième paquet de sanctions contre l’Iran est en préparation pour le prochain Conseil des Affaires étrangères de l’UE» prévu le 23 janvier, avait-il ajouté, soulignant le «besoin d’une réponse encore plus forte de l’UE».
La justice iranienne a annoncé la pendaison samedi de deux hommes reconnus coupables d’avoir tué, le 3 novembre à l’ouest de Téhéran, un paramilitaire lors des manifestations, suscitant une vague internationale d’indignation.
«La situation est très grave»
L’Union européenne a exprimé sa «consternation». Les États-Unis ont dénoncé un «simulacre de procès» et des exécutions qui sont «un élément clé de la stratégie du régime pour réprimer les manifestations» qui secouent le pays depuis des mois.
«La situation est très grave en Iran. Elle suscite de nombreuses émotions différentes, notamment un énorme respect pour certaines personnes qui font preuve d’un héroïsme incroyable en s’opposant à un régime bestial», a souligné Lars Løkke Rasmussen.
L’UE a imposé mi-décembre une troisième série de sanctions contre l’Iran pour protester contre la répression des manifestations depuis la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, après son arrestation par la police des mœurs.
Des manifs en France
Plusieurs dizaines d’Iraniens se sont rassemblés dimanche devant l’ambassade de France à Téhéran où ils ont brûlé des drapeaux français pour protester contre les caricatures du guide suprême de la République islamique publiées dans le journal satirique français «Charlie Hebdo».
Réunis dans le centre de Téhéran, les manifestants, pour la plupart des élèves de séminaires chiites et des femmes en tchador, tenaient des drapeaux iraniens, des portraits de Khamenei et des pancartes dénonçant le journal satirique, ont constaté des journalistes de l’AFP.