Ski alpinLara Gut-Behrami: «Je me suis demandé ce que je faisais là»
La Tessinoise évoque ses questionnements internes à l’orée de la saison 2023/24. Elle souhaite encore profiter du temps limité qui lui reste en tant que skieuse professionnelle.
- par
- Rebecca Garcia Dübendorf
Une carrière qui se situe davantage au crépuscule qu’à l’aube: Lara Gut-Behrami est consciente que le temps qui lui reste en tant que skieuse professionnelle lui est compté. Parce qu’elle vise en permanence le haut du tableau, elle ne cache pas ses questionnements internes. Ses objectifs de la saison? Elle n’y est pas allée par quatre chemins. «J’aimerais profiter des années pendant lesquelles je peux encore faire ce métier», a-t-elle déclaré.
Lors de la traditionnelle journée que Swiss-Ski organise pour mettre en relation les athlètes et les médias, mercredi, la Tessinoise était particulièrement attendue. Comme à chaque fois. Il faut dire qu’elle sort d’une saison particulière, entre gloire et échec relatif. Son globe de cristal décroché en super-G n’a pas totalement effacé la déception des Mondiaux de Méribel. Lara Gut-Behrami avait quitté les Championnats du monde sans aucune médaille à son cou. C’est quelques jours plus tard, à peine, qu’elle conviait les journalistes à une conférence de presse pour parler de son ressenti, à froid.
Elle avait évoqué pour la première fois une date de fin à sa longue et fructueuse carrière. Les Championnats du monde de Saalbach (Autriche), en 2025. Quelques mois plus tard, l’échéance potentielle n’a pas changé. Mais elle est toute relative. «Parler de Saalbach permet de se dire que ce n’est pas fini», a-t-elle glissé.
De longues années
L’athlète de 32 ans a disputé sa première course de Coupe du monde en décembre 2007. 16 années après son entrée sur le circuit, voilà qu’elle se plie encore aux préparations estivales. Pendant que le commun des mortels va se baigner et profiter des plages, les skieuses et skieurs s’entraînent. Lara Gut-Behrami a effectué un bloc physique avant de chausser les lattes en Amérique du Sud pour y profiter de l’hiver. Elle y a passé deux semaines. «Je me suis posé des questions en Argentine, a confié sans détour la Tessinoise. On n’a jamais vu le soleil. Je me suis demandé ce que je faisais là, si j’avais envie de faire des courses».
Ces débats internes ne sont pas nouveaux, et occupaient déjà son esprit lors de la dernière saison de Coupe du monde. «L’an dernier, je comptais les super-G», a-t-elle expliqué, en s’interrogeant sur son envie de continuer. Là encore, rien de bien nouveau sous les étoiles. «En 2014, on me parlait des Jeux olympiques de Pékin en 2022. Je ne pensais jamais que je serais au départ». Tout va très vite.
Mais une fois qu’elle a rechaussé les skis à Zermatt, les sensations sont revenues. Le plaisir également. «Des fois, on se pose trop de questions. Il faut se donner à fond car un jour, cela s’arrête».
Cette saison, Lara Gut-Behrami l’entamera comme toutes les autres. Elle cherchera les victoires. Elle avait remporté le globe de super-G l’an dernier, et s’était classée à la deuxième place du classement de géant. Loin d’être reléguée aux dernières places, la Tessinoise a encore de la vitesse sous les pieds. Reste à avoir de la motivation dans la tête.