Formule 1Crash Verstappen - Hamilton: il faut réagir!
Après un accident de plus entre les deux rivaux, le patron de Mercedes demande à la Fédération d’empêcher que le scénario se reproduise. Des voix accusent Verstappen d’avoir agi volontairement.
- par
- Luc Domenjoz
Revenu de loin
A Silverstone déjà, Max Verstappen et Lewis Hamilton s’étaient accrochés. Ce jour-là, les commissaires de piste avaient jugé le Britannique principalement responsable du choc.
A Monza, au 26e tour, en sortant des stands, le septuple champion du monde est arrivé à la première chicane exactement en même temps que Max Verstappen, et tous deux se sont retrouvés côte à côte pour l’aborder. Le Néerlandais a tenté de contourner la Mercedes par l’extérieur. Tassée vers le vibreur, sa Red Bull a rebondi brutalement pour venir escalader la monoplace de Lewis Hamilton. Tous deux sont restés ensablés, le Britannique ne pouvant se sortir de là malgré ses efforts pour reculer.
Cette fois, les commissaires ont jugé que le Néerlandais était «principalement» responsable de l’accident pour être revenu de loin dans la ligne droite (Lewis Hamilton était clairement devant en sortant des stands) et n’être jamais arrivé jusqu’à la hauteur des roues avant de la Mercedes. Ils l’ont condamné à trois places de pénalité au départ du prochain Grand Prix, en Russie.
Revenu aux stands, après la longue marche depuis le premier virage, le Britannique n’était pas surpris de l’accrochage, mais plutôt de l’attitude de Max Verstappen après celui-ci. «Je n’ai jamais imaginé que Max me rentrerait dedans. Tout s’est passé très vite. Et dans le cockpit, après l’accident, ma seule pensée était de reculer pour reprendre la course. Je ne pensais qu’aux places que j’étais en train de perdre. J’ai vu Max sortir de sa voiture et s’en aller. J’ai trouvé cela un peu curieux. Il me semble que lorsqu’il y a un accident, la première chose est de s’assurer que le gars dans lequel on est rentré va bien…»
Vu par téléconférence le soir, Lewis Hamilton se plaignait de douleurs au niveau du cou - la roue arrière droite de la Red Bull a touché son casque en dépit de la protection du halo. « Sur le moment, avec la décharge d’adrénaline, je n’ai rien senti. Mais là, j’ai mal… je vais travailler avec ma physio, Angie (ndlr: Angela Cullen) pour y remédier. En voyant les images, je crois que j’ai eu beaucoup de chance aujourd’hui… »
Hamilton salue les commissaires
Le Britannique saluait la décision des commissaires de pénaliser son rival. «Je suis très fier de leur décision, je pense que cela établit un précédent, un précédent important qui améliore la sécurité, parce qu’il établit des règles plus claires définissant ce qu’il ne faut pas faire. Si on repart sans aucune sanction, alors c’est trop facile de recommencer. Nous sommes tous à la limite, nous voulons tous la victoire. Mais il y a une règle: quand un pilote est devant, le virage est à lui. Personne ne veut voir de blessés en F1, et si on parvient à mettre en place de meilleurs protocoles, on peut éviter ça dans le futur.»
Le halo l’a sauvé
Toto Wolff, le patron de Mercedes, soulignait lui aussi combien le halo - le triangle de carbone qui protège le casque des pilotes - a fonctionné pour empêcher son pilote d’être écrasé par la roue de la Red Bull. «Le halo lui a sauvé la vie, je ne veux même pas imaginer dans quel était il serait sans ça, cela aurait été horrible», admettait l’Autrichien après la course.
Toto Wolff constate que la bataille entre les deux pilotes est très intense, mais aussi qu’elle doit se calmer: «Il faut que ces deux hommes trouvent un moyen de courir l’un contre l’autre de manière propre. Soit ils laissent de la place de tous les côtés, soit il y aura d’autres accidents. Ils savent ce qu’ils peuvent faire et comment le faire. Mais j’espère que nous n’aurons pas huit accidents au cours des huit derniers Grands Prix de la saison. Aujourd’hui, le halo a sauvé la vie de Lewis, et Max s’est tiré indemne d’un accident sévère à Silverstone. On ne veut pas voir l’un ou l’autre blessé à l’avenir.»
Damon Hill accuse Verstappen
Certaines voix affirment que Max Verstappen a agi comme un kamikaze, presque délibérément, contre un adversaire qu’il ne voulait pas voir prendre le dessus. «Ce qui est sûr, c’est que Max savait que les Mercedes étaient favorites sur ce circuit. Il savait qu’il dispose pour le moment d’un avantage au championnat et que les Mercedes étaient censées gagner ici», a lâché Damon Hill, champion du monde 1996 et commentateur pour la télévision britannique. «En regardant les images de l’accident, je dirais que Max n’avait aucune chance de réussir sa manœuvre. Il aurait dû essayer d’éviter l’accident, comme Lewis l’avait fait au premier tour. Pour moi, la conclusion, c’est qu’il a peut-être pensé «Je dois le sortir». Je dis bien «peut-être pensé»…»
Chez Red Bull, on parle d’un simple incident de course au cours duquel Lewis Hamilton n’a pas laissé suffisamment de place à Max Verstappen. Le duel reprend dans deux semaines à Sotchi.