SuisseLéger recul de la consommation d’alcool pendant la pandémie
Une enquête d’Addiction Suisse montre un léger recul de la quantité moyenne consommée tout en révélant des changements dans les groupes vulnérables.
«Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, la pandémie de Covid-19 et les mesures prises pour la contenir n’ont eu qu’un impact modéré sur la consommation d’alcool dans la population en général.» C’est le constat auquel est arrivée une étude menée par Addiction Suisse, sur mandat de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF).
Les résultats montrent que «la consommation a diminué de 2,6 boissons standards par mois et par consommateur. Cela correspond à une baisse de 7,7% dans la population générale. Pour la consommation épisodique à risque (ivresse ponctuelle), on observe une occasion en moins environ par mois, ce qui représente un recul de 17%.»
Une situation qui s’explique «sans doute en premier lieu par la limitation temporaire des rassemblements privés, la fermeture des établissements de restauration et la diminution des ressources financières», affirme Addiction Suisse.
Changement dans la consommation chez soi
Des changements dans la consommation à la maison ont été observés: «16% des personnes interrogées ont, selon leur perception subjective, réduit légèrement ou fortement leur consommation; à l’inverse, 17% l’ont un peu ou nettement augmentée. Les chiffres sont comparables chez les hommes et chez les femmes. La consommation a surtout augmenté chez les adolescents et les jeunes adultes (jusqu’à 44 ans environ) – ce phénomène peut en grande partie être expliqué par une socialisation à la consommation d’alcool liée à l’âge; dans les groupes d’âge supérieurs, elle a plutôt diminué.»
Les personnes interrogées ont évoqué diverses raisons pour expliquer leurs changements d’habitude de consommation. Pour les gens qui l’ont augmentée, leurs motifs «sont en premier lieu le plaisir, la hausse du temps libre en l’absence d’autres activités, un stress accru, l’ennui et les états dépressifs». Ceux qui ont réduit leur consommation «ont avant tout mentionné le manque d’occasions conviviales et des considérations en relation avec la santé», dévoile Addiction Suisse.
Le recul de la consommation d’alcool dans la population générale n’a pas empêché l’identification de différents groupes à risques. parmi eux, des personnes dont la situation économique s’est détériorée, de celles qui ont peur du Covid-19 et des parents d’enfants en bas âge. «Ces groupes consomment de l’alcool pour se détendre en cas de déprime ou pour oublier leurs problèmes», relève la fondation. Et si, dans la plupart des cas, la situation est redevenue normale, «il reste important de suivre l’évolution attentivement afin de soutenir les groupes vulnérables et de les protéger en cas de nouvelle crise», conclut Addiction Suisse.