Egalité salariale: Les femmes gagnent 43% de moins durant leur vie active 

Les revenus des femmes, perçus pour toutes les heures de travail accomplies pendant leur vie active (soit de 15 à 64 ans) étaient inférieurs de 43,2% à ceux des hommes en 2018. C’est ce qui ressort du rapport du Conseil fédéral sur les disparités entre les deux sexes, rédigé en réponse à un postulat de Samira Marti (PS/BL). Un écart marqué qui est dû à la forte proportion de femmes travaillant à temps partiel, précise toutefois Berne dans son communiqué.

Alors que la campagne sur AVS 21 bat son plein et que le Parlement planche sur la réforme de la prévoyance professionnelle, le rapport met en lumière un large écart dans les rentes également à l’âge de la retraite. En 2020, les retraitées ont perçu 34,6% de moins de rente moyenne totale (1er et 2e piliers). Cette année-là, elles ont touché 35’840 francs de rente, contre 54’764 pour les hommes, soit 18’924 francs de moins.

Un écart qui n’a guère évolué depuis 2014, précise le Conseil fédéral. Il le justifie par les différences de participation au marché du travail, les conséquences du modèle familial ou de vie ainsi que les inégalités salariales entre femmes et hommes observées sur une longue période.

C’est surtout dans la LPP que l’écart est très important. En effet, les femmes bénéficient en moyenne de rentes AVS (1er pilier) légèrement supérieures à celles des hommes. Mais en ce qui concerne le 2e pilier, elles touchent nettement plus rarement que les hommes une rente (49,7% contre 70,6%) et, lorsqu’elles en touchent une, son montant est inférieur de 47% environ à celle d’un homme, relève le rapport.

C’est d’abord au sein des couples mariés que l’écart est le plus grand dans le montant d’une rente à la retraite. On observe aussi une forte différence en faveur des hommes parmi les personnes divorcées ainsi que parmi les veufs et les veuves. Aucun écart n’existe en revanche chez les célibataires, souligne Berne.

Le rapport relève aussi que le travail non rémunéré (tâches domestiques, familiales, bénévoles) reste souvent l’apanage des femmes qui y consacrent bien plus d’heures que les hommes, centrés davantage sur le travail payé. Le travail non rémunéré des femmes représentait un montant de 315 milliards de francs en 2016. «Et il entraîne chez les femmes des pertes de revenu qu’elles subissent pendant toute leur vie», relève encore Berne.

Calculés pour la première fois dans le cadre de ce rapport, ces écarts globaux de revenus du travail et de rente compléteront les indicateurs existants sur les écarts salariaux entre femmes et hommes et ceux consacrés au travail non rémunéré et à son évaluation monétaire, qui continueront d’être établis et actualisés dans la thématique de l’égalité entre femmes et hommes, conclut Berne.