GéorgieEn grève de la faim, l’ex-président géorgien pourrait mourir
Mikheïl Saakachvili, arrêté à son retour de 8 ans d’exil, a cessé de s’alimenter depuis le 1er octobre, pour protester contre son incarcération. Il est dans un état critique.
L’ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili, en grève de la faim dans une prison-hôpital depuis 50 jours, risque de mourir s’il n’est pas pris en charge dans un établissement adapté, a indiqué vendredi, un médecin l’ayant examiné après un malaise.
L’ex-dirigeant géorgien (2004-2013) a cessé de s’alimenter le 1er octobre, pour protester contre son incarcération à son retour après des années d’exil. Jeudi, il s’est évanoui lors d’une rencontre avec ses avocats.
Le docteur Guiorgui Grigolia, qui l’a examiné après ce malaise, a dit à l’AFP que sa «vie est menacée» et qu’il «doit être transféré vers une clinique civile sans délai», citant des problèmes cardiaques et neurologiques chez son patient.
Ces maux «pourraient devenir irréversibles voire être fatals sans soins adaptés, or, ceux-ci sont impossibles dans l’établissement médical où il se trouve», a jugé le praticien.
Hôpital pénitentiaire
Mikheïl Saakachvili a été transféré le 8 novembre, de sa prison vers un hôpital pénitentiaire, sa santé se dégradant du fait de son refus de s’alimenter.
L’arrestation de Mikheïl Saakachvili a exacerbé une crise politique consécutive aux élections législatives en 2020, remportées de justesse par le parti du Rêve géorgien au pouvoir, et que l’opposition a jugé frauduleuses.
Président pro-occidental de 2004 à 2013 et maintenant considéré comme le chef de l’opposition, Mikheïl Saakachvili était retourné le 1er octobre, en Géorgie, après un exil de huit ans. Immédiatement arrêté, il a été emprisonné en application d’une condamnation pour «abus de pouvoir», qu’il juge purement politique.
Le Premier ministre Irakli Garibachvili a fait scandale en déclarant que Mikheïl Saakachvili «avait le droit de se suicider» et que le gouvernement avait été obligé de l’arrêter parce qu’il avait refusé de renoncer à la politique.