Un alpiniste amendé pour avoir volé des pieux sur le Mont-Blanc

L’alpiniste de renom et guide de haute montagne Christophe Profit a été condamné lundi à payer une amende pour vol après avoir enlevé des pieux sur une voie du Mont-Blanc dans un acte militant. L’alpiniste français des années 80, membre de la compagnie des guides de Chamonix, avait ôté en juin et juillet derniers quatre pieux d’amarrage, dont deux sur le territoire français, sur la voie normale du Mont-Blanc.

Un vol qui a valu au sexagénaire une condamnation à une amende de 600 euros par le Tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie), qui l’a en revanche relaxé pour le vol des pieux situés sur le territoire italien. Son avocat, Laurent Thouvenot, a précisé qu’il était «très probable» qu’il fasse appel de cette décision.

Les pieux, propriété de la commune de Saint-Gervais, avaient été installés par la compagnie des guides locale pour sécuriser l’une des deux voies contournant une crevasse récemment formée sur l’arête des Bosses. Après les avoir enlevés, Christophe Profit avait envoyé un e-mail au maire de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex, médiatisé son acte et rendu l’un des pieux à l’édile lors d’une fête des guides, avec une pointe de provocation.

Jean-Marc Peillex avait alors porté plainte pour «mise en danger de la vie d’autrui» et «vol». Le Parquet de Bonneville n’avait retenu que le vol et proposé un règlement à l’amiable à l’alpiniste de 62 ans, que ce dernier a refusé, contestant toute infraction. «Je n’ai pas volé ces pieux», avait-il affirmé à l’audience. «Je les ai retirés pour éviter que des alpinistes amateurs sans expérience puissent prendre des risques inutiles alors qu’il y avait un itinéraire alternatif possible» respectant, celui-là, l’essence même de la discipline, sans installation humaine.

La procureure avait réclamé 4000 euros d’amende, dont 3000 euros avec sursis, contre le prévenu. Réputé pour avoir ouvert plusieurs voies glacières au-dessus de 3850 mètres dans les années 1980-1985, Christophe Profit s’était fait connaître en 1982 pour son ascension en solitaire d’une paroi de 900 mètres sur la face ouest des Drus, dans le massif du Mont-Blanc.