TestOn a pu soumettre à la question les FreeBuds Pro 2
Dévoilées mercredi à Berlin, les nouvelles oreillettes haut de gamme de Huawei passent l’épreuve de l’essai en conditions réelles.
- par
- Jean-Charles Canet
Contre vents et marées, Huawei, fabricant chinois d’appareils électroniques grand public (actif aussi sur le marché des antennes 5G), poursuit son offensive de diversification. Il le fait en lançant des produits périphériques au smartphone, son précédent cœur de marché contrarié par diverses démêlées politico-économiques sur le continent nord-américain et en Europe.
Mercredi à Berlin, le géant affaibli pour avoir été contraint de mettre la pédale douce sur ses smartphones navires amiraux – car interdit de Google et privé de quelques composants clés – a donc présenté ses nouveautés estivales. Parmi elles, une nouvelle génération d’oreillettes Bluetooth haut de gamme, les FreeBuds Pro 2.
Successeur des FreeBuds Pro
Nous avons pu tester cette nouveauté et pu vérifier si l’ensemble méritait ce statut déjà revendiqué par les encore existantes FreeBuds Pro, oreillettes qui avaient raté de peu la plus haute marche si on se réfère aux divers tests poussés publiés à l’époque.
Pas de grandes surprises sur le plan du design, on reste sur un berceau aux rondeurs ovoïdes écrasées pourvu d’une batterie rechargeable (via un câble USB-A/USB-C) abritant les deux oreillettes et d’une diode pour en indiquer l’état. Vert, tout va bien; rouge, il est temps de remplir la batterie. Plutôt discrètes, les oreillettes sont pourvues d’un embout en silicone extractible. Ce sont des oreillettes dites intra auriculaire, ce qui est essentiel pour que le système de réduction des bruits parasites ait sa raison d’être. Trois tailles d’embouts (petits, moyens, grands) sont incluses.
Les embouts qui changent tout
En termes de confort, c’est subjectif sachant que tout dépend de la forme des oreilles de chacun, le but est atteint. Les oreillettes (avec ses coussinets moyens) épousent parfaitement notre pavillon, produisent l’étanchéité nécessaire avec le monde extérieur sans susciter, même sur la longueur, un sentiment d’intrusion gênant. Au contraire, elles se font très rapidement oublier sauf quand il faut, de temps à autre, appliquer une nouvelle pression pour raffermir l’étanchéité.
En sortie de boîte, les oreillettes peuvent être immédiatement appairées à un smartphone (tablette, PC, Mac, montre connectée et on en passe) et diffuser sans fil le son émis par l’appareil émetteur; récepteur aussi s’il s’agit d’un smartphone. Pour accéder aux fonctions avancées, il faut installer une application – «AI Life» – sur le smartphone (on l’a fait sur un iPhone et un Android). On y découvre d’un premier coup d’œil l’état de charge des batteries, et les options de contrôle du bruit ambiant, technique qui tente d’annuler les ondes sonores des bruits parasites. On note la présence de deux excellents didacticiels interactifs, l’un qui enseigne les pressions et glissement que l’on peut faire sur les oreillettes directement. L’autre qui analyse quelle taille d’embout est la plus efficace pour une oreille donnée.
Précieux didacticiels
Sans ces précieuses aides, on aurait galéré un bon moment avant de comprendre comment bien pincer l’oreillette pour mettre le son en pause, passer d’un morceau à un autre, activer/désactiver le suppresseur de bruits ambiants et monter ou baisser le volume sans devoir sortir le smartphone de notre poche. En bref, ce qui nous a paru d’abord pénible en essayant de trouver les bons gestes au jugé s’est révélé parfaitement praticable au quotidien une fois les exercices accompagnés pratiqués. Très bon point.
On note que toutes les fonctions essentielles sont présentes dans les deux applications iOS et Android, avec tout de même quelques ajouts en faveur de la version Android; heureusement mineurs pour les adorateurs de la pomme. On note aussi que lorsque l’appareil nous parle (rarement), les indications se font exclusivement en anglais. Le reste étant parfaitement traduit en français. On constate enfin que la gestion sonore par défaut a été créée en partenariat avec Devialet (entreprise française réputée en ce jardin) mais laisse la possibilité de choisir d’autres modes, dont un permettant d’accentuer les basses et un, complètement personnalisable, avec divers curseurs à ajuster selon ses envies. Pour nos tests, on a accordé notre confiance à Devialet.
Sur le terrain
Bon, à l’usage maintenant; que valent à nos oreilles ces FreeBuds Pro 2? Sur l’échelle des oreillettes déjà précédemment testées (de Huawei mais aussi d’Apple), beaucoup. Le son nous a paru parfaitement équilibré, d’une belle amplitude aussi bien dans les basses que les aigus et cela autant en écoutant de la musique que des podcasts privilégiant le parlé. Et contrairement à un précédent modèle totalement passoire car dépourvu de joints siliconés, les modes de suppression des bruits ont fait sens.
Nous avons fait un tour au bord d’un ruisseau, puis bu à une claire fontaine. Nous avons confronté notre ouïe au chuintement de bruyantes automobiles sous la pluie puis nous sommes allés frotter nos oreilles aux vrombissants rayons réfrigérés d’un supermarché. Résultats? À ce stade probant, pour autant que les oreillettes soient bien enfoncées, ce qu’il a fallu contrôler à quelques reprises. Mais au moins, la différence avant après est évidente. Encore plus patente en passant à la volée le contrôle du bruit ambiant du mode «neutre» au mode «réduction». Quant aux conversations téléphoniques, la voix de notre interlocuteur est restée claire et nette en toutes circonstances. Le retour de la nôtre nous paraissait cependant engourdi, ce qui est logique avec le mode activé.
Il faut cependant bien relever qu’aucun système de suppression de bruits n’est efficace à 100% et notre modèle de test ne change pas la donne: au pire on entend tout, ce qui veut dire que les oreillettes sont mal engoncées ou que le mode idoine est désactivé. Au mieux, les sons parasites sont nettement atténués mais toujours perceptibles. Mais avec une musique bien présente, les parasites se font totalement oublier, notre cerveau faisant le reste.
Et l’autonomie?
Côté autonomie, le jour où nous avons effectué nos premiers tests (avec le mode, par essence plus gourmand, de suppression bloqué en «Ultra»), les oreillettes ont tenu hors de leur berceau un peu plus de quatre heures. L’oreillette droite a lâché quelques minutes avant l’autre au beau milieu d’un concerto pour piano de Mozart, hérésie. Nous les avons remises au berceau et obtenu une nouvelle pleine charge en moins d’une demi-heure, 26, 27 minutes pour être précis. À ce stade, on juge l’autonomie plus à la hauteur, réaliste, de nos attentes, qu’à la hauteur de nos espérances.
Le prix conseillé en Suisse des FreeBuds Pro 2 est fixé à 199 francs pour une disponibilité (en trois coloris) prévue dans le courant du mois de juillet. Les FreeBuds Pro, première génération se trouvent aux environs de 115 francs. Comparaison n’est pas forcément raison mais, pour référence, Apple facture actuellement 279 francs ses AirPods Pro.