FranceDes dizaines d’étoiles de David taguées sur des immeubles à Paris
Le parquet a annoncé mardi avoir ouvert une enquête après la découverte d’une soixantaine de symboles juifs dessinés au pochoir sur des façades du XIVe arrondissement.
Le parquet de Paris a annoncé mardi avoir ouvert une enquête après la découverte d’étoiles de David sur plusieurs bâtiments de la capitale française. Une soixantaine de ces symboles de la religion juive et de l’État d’Israël, selon le parquet cité par BFMTV, ont été dessinés au pochoir bleu sur des façades du XIVe arrondissement, dans le sud de la capitale française.
L’enquête, ouverte pour dégradation du bien d’autrui aggravée par la circonstance qu’elle a été commise en raison de l’origine, la race, l’ethnie ou la religion, a été confiée au commissariat de police de l’arrondissement, a précisé le parquet. Ce délit est puni par une peine maximale de quatre ans d’emprisonnement et de 30’000 euros d’amende.
Depuis l’attaque d’Israël par le Hamas le 7 octobre, 2500 signalements d’actes antisémites ont été reçus en France sur la plateforme de signalement Pharos, selon le Ministère de l’intérieur. Dimanche, le ministre français de la Justice Éric Dupond-Moretti a fait état de plus de 400 interpellations pour ces «actes antisémites».
Des relents de procédés des années 1930, dénonce la maire
Dans un communiqué relayé sur X (ex-Twitter), la maire du XIVe arrondissement, Carine Petit, a dénoncé les tags comme des «actes antisémites et racistes». «Cet acte de marquage rappelle les procédés des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale qui ont conduit à l’extermination de millions de juifs», a-t-elle dénoncé. «Il y a clairement chez les personnes qui ont fait ça une volonté de terrifier», a, quant à lui, déclaré le président de l’Union des étudiants juifs de France, Samuel Lejoyeux.
Des tags similaires sont apparus le week-end dernier en banlieue parisienne – à Vanves, Fontenay-aux-Roses, Aubervilliers et Saint-Ouen –, où les pochoirs étaient accompagnés d’inscriptions telles que «De la mer au Jourdain, Palestine vaincra».
D’autres communes touchées
La maire d’Aubervilliers, Karine Franclet, a dénoncé des actes «en contradiction totale avec les valeurs fondamentales que nous portons (…), tout particulièrement dans le contexte actuel» de la guerre entre Israël et le Hamas.
La mairie de Saint-Ouen, où les tags ont été découverts lundi, a effectué un signalement au procureur. «Les auteurs devront être poursuivis et sanctionnés par la justice avec la plus grande sévérité et avec intransigeance», a commenté le maire Karim Bouamrane sur X.
Parallèlement, la maire de Petit-Quevilly près de Rouen (Ouest), Charlotte Goujon, a indiqué mardi avoir porté plainte après la découverte jeudi dernier dans un quartier de la ville de tags à caractère antisémite dont certains la visant directement.
Élisabeth Borne condamne des «agissements ignobles»
Face à la multiplication des actes antisémites depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, Élisabeth Borne a condamné mardi «avec la plus grande fermeté» ces «agissements ignobles» et affirmé que l’exécutif «ne laisser(ait) rien passer».
Depuis le 7 octobre, «plus de 850 incidents ont eu lieu et près de 6000 signalements en ligne ont été réalisés», a indiqué la Première ministre lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, faisant état de «plus de 430 interpellations et plus de 230 enquêtes en cours».