JuraDelémont perd une enseigne historique
Après une faillite suivie d’un renouveau, c’est la mort de la boulangerie située face à la gare de la capitale jurassienne.
- par
- Vincent Donzé
C’est une enseigne traditionnelle de Delémont qui aura disparu demain jeudi, après une faillite décrétée en pleine pandémie. Devenue la «Confiserie de la Gare» après la déconfiture de la «Confiserie Tea-
Room Werth», ce commerce fermera définitivement sa porte ce soir, après sept décennies d’activités. Une fermeture qui entraîne celle de la «Werth Confiserie Tea-Room» de l’Hôtel-de-Ville à Moutier, avec au total 25 emplois perdus.
Quand il livrait de la margarine à Paul Werth, fondateur de l’entreprise, Philippe applaudissait cet entrepreneur: «On y mangeait les vol-au-vent maison, mais aussi des coupes Danemark et des glaces vanille-fraise à la crème», se remémore-t-il, en citant aussi de fameux canapés.
Las! «On travaille toute l’année pour s’en sortir tout juste», a déclaré au «Quotidien Jurassien» le patron Roger Veyat, 60 ans, successeur de Paul Werth. «On allait directement se retrouver dans une impasse, avec l’inflation et ces folles augmentations du gaz et de l’électricité», a-t-il encore précisé.
Sauf à Noël
La boulangerie était ouverte tous les jours sauf à Noël. Tous les collaborateurs n’ont pas retrouvé un emploi. Mercredi, sur la place de la Gare, un pain tessinois ne nous a pas été servi la larme à l’œil, mais presque. Triste ou soulagée? «Ni l’un, ni l’autre», répond la vendeuse. Avant de se raviser: «Je suis triste de quitter mes collègues»
Selon «Le Quotidien Jurassien», la faillite de la «Confiserie Tea-Room Werth» n’est pas encore clôturée. L’État jurassien espère récupérer tout ou partie des 150 000 francs versés sous forme de cas de rigueur liés au Covid. Quant au Secrétariat à l’économie (SECO), il revendique un remboursement de l’aide allouée pour la réduction de l’horaire de travail (RHT). Le règlement de ces dossiers est entre les mains du Ministère public jurassien.