Hockey sur glaceToni Rajala et Killian Mottet, un «match dans le match»
Le HC Bienne filait vers sa traditionnelle défaite contre FR Gottéron mardi soir avant de renverser la vapeur. Les deux meilleurs compteurs de la ligue, Rajala et Mottet, se sont mis en évidence dans un style différent.
- par
- Cyrill Pasche
Oui, Bienne sait battre FR Gottéron!
Il peut s’en passer des choses en 11 minutes et des poussières! Déjà, sur le banc de Gottéron, Philippe Furrer se marrait bien. C’est en tout cas ce que l’on a vu sur l’écran géant de la patinoire biennoise en troisième période, juste avant que le HC Bienne ne mette la machine en route. Et puis sur la glace, Killian Mottet, Chris DiDomenico, même David Desharnais, jouaient sur un patin et en toute décontraction.
C’est vrai après tout: à 3-0 avec une dizaine de minutes à jouer dans le temps réglementaire, le tout après avoir battu Bienne à six reprises en sept matches (!) la saison dernière, avec un Reto Berra des grands soirs devant les filet (il s’apprêtait à signer une 14e victoire en 18 matches depuis 2018 contre son ancien club), les Dragons n’avaient vraiment aucune raison de s’inquiéter.
1-3 à la 50e (Fabio Hofer)? Anecdotique.
2-3 à la 55e (Jere Sallinen)? Joli baroud d’honneur.
3-3 à la 58e (Jere Sallinen)? Pas possible.
4-3 à la 62e (Fabio Hofer)? Pas croyable.
Un immense ouf de soulagement pour Bienne, qui s’est enfin débarrassé de son complexe fribourgeois le temps d’une fin de match complètement folle.
Très dommage pour Fribourg, qui a manqué une occasion en or massif d’enfoncer encore davantage son principal fournisseur de points. Il y aura encore cinq duels cette saison entre les deux clubs. Pas sûr du tout que les Dragons, comme la saison dernière, sortent cette fois-ci régulièrement vainqueurs contre les Biennois. Tout ça pour 11 minutes et des poussières.
Au milieu de tout cela? Un «match dans le match» entre les deux meilleurs compteurs actuels de National League, Toni Rajala (Bienne) et Killian Mottet (Fribourg). Coup de projecteur sur les deux joueurs clé:
Rajala, un buteur devenu passeur
Toni Rajala, meilleur compteur de National League avec une moyenne de deux points par match, a passé le cap de la trentaine et est devenu père cet été. L’âge de la raison, de la maturité, de la sagesse? Toujours est-il que le «buteur» finlandais (une réussite cette saison) est désormais devenu un passeur hors pair (7 assists en quatre sorties). Au lieu de tenter aveuglément des tirs lointains comme la saison passée, Rajala a étoffé son jeu et y a ajouté une touche de subtilité. Son avantage? Comme tout le monde - et surtout les gardiens - pense qu’il va tirer au but en première intention, ses passes sont d’autant plus imprévisibles. Le principal bénéficiaire mardi soir? Son compatriote Jere Sallinen (deux buts), une belle trouvaille du directeur sportif Martin Steinegger.
Mottet, des points les yeux fermés
N’est-ce pas la marque des grands buteurs? On met le puck sur le but, sans trop réfléchir, et ça finit tôt ou tard par rentrer. Killian Mottet, dont le jeu transpire la confiance en soi, peut-il aussi marquer les yeux fermés? Oui, absolument. Comme mardi, lorsqu’il a feinté une passe dans le slot en powerplay avant de surprendre le gardien Joren van Pottelberghe entre les jambières, sans même regarder sa cible. Pour Mottet, marquer des buts est non seulement devenu une habitude, mais surtout une évidence. Le top scorer des Dragons a été, avec Chris DiDomenico (deux buts), le joueur le plus dangereux dans le camp fribourgeois, sans pour autant livrer un très grand match. Et avec 6 points en 4 matches (3 buts, 3 assists), Mottet s’est déjà hissé au deuxième rang du classement des compteurs, juste derrière Toni Rajala. L’attaquant fribourgeois poursuit exactement là où il s’était arrêté la saison dernière (48 points). Un Romand (Mottet) meilleur compteur suisse au terme de l’exercice 2021-2022?