JuraLe chasseur qui a tué un cheval s’explique
L’homme qui a abattu un franches-montagnes le 4 septembre reconnaît une erreur d’identification et se confond en excuses.
«J’y pense tout le temps, je n’en dors plus», déclare au «Quotidien Jurassien» le chasseur qui a abattu un cheval alors qu’il chassait le sanglier par une nuit sans lune, le 4 septembre dernier, dans un pâturage d’estivage. Comment a-t-il pu tirer sur un hongre de 18 mois à une distance de 100 à 120 mètres, sachant que selon la loi, un chasseur doit avoir identifié sa cible à 100%?
Le journaliste du quotidien a recueilli le témoignage détaillé du chasseur, qui était à l’affût dans un mirador mobile avec une carabine à balles: «J’entends du bruit derrière moi. J’éclaire avec la lampe de mon fusil. Un renard! Je n’étais pas venu pour ça. Puis en décalant mon arme sur la droite, j’aperçois une grosse boule noire».
La suite: «Je mets ma cible en joue durant cinq minutes. J’éteins, je rallume. Pas de doute, il s’agit bel et bien du sanglier d’une centaine de kilos que j’avais déjà observé à plusieurs reprises. Comme le terrain est en pente, en lisière de forêt, à proximité d’un champ de maïs, je n’ai pas vu l’entier de la bête, notamment ses pattes».
«Je suis mal, j’ai honte»
«Quand j’ai vu qu’il s’agissait d’un cheval, je ne savais plus mon nom», confie le fautif. Sa patente lui a été retirée, puis restituée dans l’attente du résultat de l’enquête. «Je suis mal, j’ai honte. Je m’en veux», déclare-t-il, navré d’avoir terni l’image de la chasse. «Je crains pour ma sécurité avec d’éventuelles représailles des anti-chasse», avoue-t-il encore au «QJ» en se voyant descendu en flèche sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué, la Fédération cantonale jurassienne des chasseurs indique attendre «avec impatience» les conclusions de l’enquête «afin de comprendre comment une telle faute peut survenir». Selon elle, «le chasseur qui confond un cheval avec un sanglier nettement plus petit doit se poser la question sur sa pratique du tir de chasse et sur sa manière d’appliquer les mesures de sécurité».
Le fautif en est conscient: son étiquette de tueur de cheval le poursuivra longtemps.