«Oppenheimer» est le grand gagnant des Oscars 2024

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Cinéma«Oppenheimer» est le grand gagnant des Oscars 2024

Le long métrage réalisé par Christopher Nolan a remporté dimanche soir sept Oscars, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur.

Christopher Nolan sur scène le 10 mars 2024.

Christopher Nolan sur scène le 10 mars 2024.

Getty Images via AFP

La déflagration annoncée a bien eu lieu: «Oppenheimer» a remporté dimanche l’Oscar du meilleur film ainsi que six autres statuettes, lors d’une belle soirée pour le film français «Anatomie d’une chute», récompensé pour son scénario.

Auréolé de critiques dithyrambiques et d’un casting impeccable, le portrait du père de la bombe atomique brossé par Christopher Nolan a largement dominé la soirée.

«Je ne saurais trop insister sur l’incroyable équipe que nous avons réunie pour ce film», a réagi le cinéaste, en profitant de son prix du meilleur réalisateur pour remercier tous les acteurs.

Cillian Murphy, magistral en Robert Oppenheimer, génie nucléaire pétri de contradictions et de doutes, a lui remporté l’Oscar du meilleur acteur. «Pour le meilleur ou pour le pire, nous vivons dans le monde d’Oppenheimer» et de la bombe atomique, a observé l’Irlandais. «J’aimerais donc vraiment dédier ce prix aux artisans de la paix dans le monde entier.»

Son antagoniste à l’écran, Robert Downey Jr, qui campe un bureaucrate conservateur orchestrant l’humiliation publique du scientifique, a raflé le prix du meilleur second rôle masculin. Le sacre du film a été complété par d’autres statuettes techniques – montage, photographie, bande originale – à la hauteur de la réputation de chef-d'œuvre populaire qu’il s’est forgé depuis sa sortie en salles cet été.

Meilleur scénario pour Triet

«Anatomie d’une chute» n’a pas pu jouer les trouble-fêtes pour empêcher ce triomphe annoncé.

Ce thriller judiciaire sur la dégringolade d’un couple dysfonctionnel d’artistes, où une écrivaine ambiguë incarnée par Sandra Hüller se retrouve accusée du meurtre de son mari, a dû se contenter d’un seul Oscar sur les cinq catégories où il était nommé: celui du meilleur scénario original.

«Cela m’aidera à traverser ma crise de la quarantaine», a plaisanté la cinéaste française Justine Triet, très émue, qui côtoyait Nolan et Martin Scorsese pour sa réalisation. «C’est une année folle», a-t-elle soufflé, aux côtés de son compagnon Arthur Harari, avec qui elle a coécrit le script.

Son oeuvre s’impose en effet comme la meilleure représentante du cinéma français à l’international depuis «Amour», Oscar du meilleur film étranger en 2013, et «The Artist», qui avait raflé cinq statuettes en 2012.

Palme d’Or à Cannes, «Anatomie d’une chute» a notamment été récompensé par deux Golden Globes et un Bafta – l’équivalent des Césars britanniques.

Emma Stone, encore sacrée

Emma Stone a été l’autre grande gagnante de la soirée. Après «La La Land» en 2017, l’actrice a raflé son deuxième Oscar de la meilleure actrice pour «Pauvres Créatures».

Ce conte baroque de Yorgos Lanthimos a remporté quatre statuettes au total, saluant son esthétique rétrofuturiste. Elle y incarne Bella Baxter, une suicidée ressuscitée par un scientifique foldingue, qui lui implante le cerveau du bébé qu’elle portait en elle.

L’occasion pour elle de livrer une performance joyeusement régressive, en créature qui découvre le sexe et les mille autres plaisirs de la vie, sans aucune honte, ni préjugés. Ce rôle était «le cadeau d’une vie», a réagi l’actrice, en remerciant son réalisateur et en exprimant son admiration pour toutes ses concurrentes.

Cette catégorie était la plus serrée: Lily Gladstone, remarquable en Amérindienne empoisonnée par son mari dans «Killers of the Flower Moon», de Martin Scorsese, est donc repartie les mains vides.

Nommée pour «Anatomie d’une chute», Sandra Hüller a elle pu se consoler avec l’autre film dont elle était à l’affiche: «La Zone d’Intérêt» a remporté l’Oscar du meilleur film international pour sa chronique de la vie insouciante d’une famille de nazis juste à côté d’Auschwitz.

Les atrocités de la guerre en Ukraine ont également été évoquées, avec l’Oscar du meilleur documentaire attribué à «20 jours à Marioupol», sur le siège de la ville.

Parmi les autres prix majeurs, Da’Vine Joy Randolph («Winter Break») a été élue meilleur second rôle féminin. «Le Garçon et le Héron», du maître japonais Hayao Miyazaki, a lui remporté l’Oscar du meilleur film d’animation.

Les Oscars attribués dans les principales catégories

  • Meilleur film: «Oppenheimer»

  • Meilleur réalisateur: Christopher Nolan, «Oppenheimer»

  • Meilleure actrice: Emma Stone, «Pauvres Créatures»

  • Meilleur acteur: Cillian Murphy, «Oppenheimer»

  • Meilleure actrice dans un second rôle: Da’Vine Joy Randolph, «Winter Break»

  • Meilleur acteur dans un second rôle: Robert Downey Jr., «Oppenheimer»

  • Meilleur film international: «La Zone d’intérêt» (Royaume-Uni)

  • Meilleur film d’animation: «Le Garçon et le Héron»

  • Meilleur documentaire: «20 jours à Marioupol»

(AFP)

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