FootballLe retour de Jérémy Frick dans les buts? Tout sauf anodin
Le capitaine de Servette a été aligné à la place de Joël Mall lors de la victoire 1-0 contre Grasshopper. Un choix fort.
- par
- Valentin Schnorhk
René Weiler devait «changer quelque chose». C’est l’entraîneur servettien qui l’a dit samedi soir. Alors il en a changé beaucoup, après quatre défaites consécutives, pour affronter Grasshopper. Cela a payé: 1-0, avec des buts restés inviolés. Même s’il n’a pas beaucoup été sollicité sur sa ligne, la présence de Jérémy Frick entre les poteaux a peut-être contribué à plus de sérénité.
C’était peut-être ça, le plus gros des changements de Weiler. Ou en tout cas, le plus symbolique. Parce qu’on connaît le parcours tortueux de Frick depuis l’arrivée du nouvel entraîneur grenat l’été dernier.
Il y a eu la venue de Joël Mall, fortement désirée par Weiler, d’abord. Puis, il y a eu une première blessure de Frick, à Genk, en qualifications de la Ligue des champions. Cela a permis à Mall d’enchaîner ses premiers matches. À son retour de blessure, Frick avait rejoué, avant que Weiler ne décide début octobre d’instaurer un tournus plus ou moins formel: le championnat pour Mall (sauf quand il s’est blessé à son tour en fin d’année dernière), les autres compétitions pour Frick.
Frick ne l’a pas très bien vécu, on le sait. Mais il n’a jamais levé la voix, a travaillé pour lui, pour le collectif. Avec l’ambition proclamée de ramener un titre avec Servette. Jusqu’à samedi, donc, où il a été aligné pour la première fois en championnat en 2024. «Je ne pose pas de question, je joue simplement mes matches», a évacué Frick samedi. Pas de polémique.
Titulaire à Winterthour
Il est possible que l’idée trottait dans la tête de Weiler depuis déjà quelques jours. Il se dit que le technicien aurait pu faire la rocade plus tôt, déjà pour le déplacement à Bâle de la semaine dernière. Mais une très mauvaise chute à l’entraînement sur la hanche avait privé Frick du match de Saint-Jacques. Là, cette fois, le Genevois de 31 ans était disponible. Et l’entraîneur servettien en a profité.
«Je ne fais jamais des choix contre un joueur, mais pour un autre, a éludé Weiler. J’ai deux bons gardiens et je regarde match après match. Jérémy sera dans les buts la semaine prochaine à Winterthour et on verra ensuite comment cela se poursuivra.» Pas de décision définitive pour la fin de saison donc, sinon la certitude que le capitaine grenat sera bien aligné à la Schützenwiese pour la demi-finale de Coupe de Suisse dimanche prochain.
Reste que le choix est fort. S’il ne s’était agi que de donner du temps de jeu à Frick avant la Coupe, René Weiler aurait pu le dire ainsi. Il ne l’a pas fait. C’est un changement pour inverser la dynamique de l’équipe. Coïncidence: vendredi, Servette a annoncé la prolongation de Joël Mall jusqu’en 2027. Signe qu’il est là pour s’établir. Frick, de son côté, est également sous contrat pour les trois prochaines années. Cela suggère une concurrence qui s’éternise.
Sans oublier que le club genevois possède également sous contrat le jeune (22 ans) Edin Omeragic, actuellement prêté à Nyon où il réalise une belle saison. Même s’il y a fort à parier que celui-ci ne reviendra pas à la Praille. Selon nos informations, il est suivi de très près par plusieurs clubs de Super League, dont un de haut de tableau avec insistance. La question des gardiens restera un thème fort à Servette.