Faire voter les bébés? Les députés refusent!

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JuraFaire voter les bébés? Les députés refusent!

Un député voulait «donner une existence politique à chaque citoyen, dès sa naissance», mais ses collègues ne l’ont pas suivi.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le Parlement jurassien n’a pas voulu accorder le droit de vote aux citoyens dès leur naissance.

Le Parlement jurassien n’a pas voulu accorder le droit de vote aux citoyens dès leur naissance.

lematin.ch/Vincent Donzé

Élu de Combat socialiste et du Parti ouvrier populaire (CS-POP), le député jurassien Christophe Schaffter (57 ans) voulait «donner une existence politique à chaque citoyen, dès sa naissance». C’est raté pour les bébés: par 39 «non» contre 14 «oui» et quatre abstentions, le Parlement a refusé mercredi de leur accorder le droit de vote.

«Le Quotidien Jurassien» a relaté les débats: «J’ai dû lire ce postulat à plusieurs reprises, car la première fois, je n’en ai pas cru mes yeux», a rapporté le libéral-radical Alain Schweingruber. Mais Christophe Schaffter a rappelé qu’en 1903, les salariés du pays n’avaient pas le droit de voter.

Se montrer audacieux

«Seuls les propriétaires fonciers, soit les bourgeois, bénéficiaient de ce privilège», a rappelé le Christophe Schaffter, manière de dire que tout évolue. Il s’agissait pour lui de se montrer audacieux «en tenant compte des réalités d’aujourd’hui», avec une planète en surchauffe et des ressources menacées.

La notion de «corps électoral» est selon cet avocat un outil à redéfinir pour relever les défis posés par des enjeux «dont les impacts s’étendent sur plusieurs générations». «L’enfance est encore insuffisamment impliquée dans les décisions qui se prennent ou qui ne se prennent pas aujourd’hui», estime Christophe Schaffter, selon qui la population de moins de 18 ans doit pouvoir exprimer son avis.

Un être humain

Le principe de cet avocat delémontain? «Un être humain = une voix», sachant que l’«enfant-consommateur» est clairement installé dans les circuits économiques.

Selon Christophe Schaffter, chaque enfant devrait recevoir une carte de légitimation au même titre que les adultes. Accorder le droit de vote à un bébé, vraiment? Christophe Schaffter proposait de confier dans un premier temps son «existence politique» à ses parents, ses représentants légaux ou le parent gardien, selon le domicile civil de l’enfant, pour autant qu’ils soient titulaires des droits politiques au niveau cantonal.

Cantonal et communal

L’idée, c’était d’accompagner l’enfant vers «l’autonomie décisionnelle progressive en matière civique» par l’éducation familiale et scolaire. Christophe Schaffter proposait de restreindre ce droit de vote au niveau cantonal et communal, en autorisant la signature d’initiatives et de référendums.

Père de trois enfants, Christoph Schaffter a pris soin d’exclure le droit d’éligibilité de son postulat, mais après le vote négatif du Parlement jurassien, le gouvernement n’étudiera pas la faisabilité de sa proposition.

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