Burkina Faso – Dans un premier temps, la junte militaire rétablit la Constitution

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Burkina FasoDans un premier temps, la junte militaire rétablit la Constitution

Après leur coup d’État du 24 janvier, les militaires au pouvoir au Burkina Faso avaient suspendu la Constitution. Ils l’ont rétablie ce lundi, en attendant la période de transition.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba devient président de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba devient président de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso.

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Au Burkina Faso, la junte militaire a rétabli, lundi, la Constitution du pays, suspendue depuis sa prise de pouvoir, il y a une semaine. Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) «assure la continuité de l’État en attendant la mise en place des organes de transition», indique un «acte fondamental» de 37 articles, lu à la télévision nationale par le lieutenant-colonel Cyprien Kaboré.

Il précise que «l’acte fondamental lève la suspension de la Constitution», qu’il complète pour la période de transition jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel, à une date qui n’est pas précisée. «Le MPSR est l’organe central de définition et d’orientation de la politique sécuritaire, économique, sociale, de développement et de la restauration de l’intégrité territoriale», poursuit le texte.

«Justice indépendante»

Cet «acte fondamental» précise également la composition du MPSR. La junte au pouvoir est ainsi composée d’un président – le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba – de deux vice-présidents, d’un coordinateur et de commissions, mais aucun nom n’est mentionné.

Le président du MPSR est le «président du Faso, chef de l’Etat, chef suprême des forces armées nationales», souligne l’article 28 de cet acte. L’acte fondamental garantit l’indépendance de la justice et la présomption d’innocence, ainsi que les libertés fondamentales contenues dans la Constitution, en particulier la liberté de circuler, la liberté d’expression et celle de la presse.

Également suspendu de l’Union africaine

Par ailleurs, une délégation conjointe de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’ONU s’est entretenue, lundi, à Ouagadougou, avec les membres de la junte, alors que Burkina Faso vient d’être suspendu de l’Union africaine (UA). La délégation est conduite par Shirley Ayorkor Botchway, ministre ghanéenne des Affaires étrangères, et par le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le Tchadien Annadif Mahamat Saleh.

Après sa suspension, vendredi, des instances de la Cédéao, le Burkina Faso l’a été, lundi, de celles de l’UA «jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays», comme le Mali et la Guinée voisins, où des militaires ont également pris le pouvoir.

La junte «très ouverte», selon des émissaires internationaux

La junte qui a pris le pouvoir il y a une semaine au Burkina Faso est «très ouverte» aux discussions, ont assuré les émissaires internationaux qui ont rencontré le nouvel homme fort du pays lundi à Ouagadougou mais aussi le président renversé Roch March Christian Kaboré, qui «va très bien».

«Les discussions ont été très franches. Ils ont semblé très ouverts aux suggestions et aux propositions qu’on leur a faites. Pour nous, c’est bon signe», a déclaré à la presse la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchwey.

(AFP)

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