NatationRoman Mityukov visait l’or, il doit se contenter de l’argent
Après le bronze l’an passé, le nageur genevois termine deuxième et frustré du 200 m dos aux Mondiaux de Doha, à dix centièmes de la médaille d’or de l’Espagnol Hugo Gonzalez.
- par
- Christian Maillard
Il s’en est fallu d’un rien, de dix petits centièmes, pour que Roman Mityukov devienne ce vendredi champion du monde à Doha. Cette médaille d’or du 200 m dos, sa discipline de prédilection, il la voulait, il en avait rêvé, il la tenait, mais, après avoir viré en tête à chaque virage (jusqu’à 170 m), elle a finalement glissé dans les derniers mètres d’une finale où l’Espagnol Hugo Gonzalez, grâce à un finish époustouflant, l’a passé au tout dernier moment, comme une tornade.
Après sa médaille de bronze, l’an dernier à Fukuoka, le Genevois, qui avait encore des réserves après avoir réalisé le cinquième temps des demi-finales, savait qu’il pouvait faire mieux dans la piscine qatarie, d’où sa petite déception en sortant du bassin, au micro de la représentante de Swiss aquatics. L’argent ne faisait pas forcément son bonheur…
«C’est dommage de manquer le titre pour si peu, même si ça reste une médaille aux Championnats du monde, a lâché, à chaud, le nageur romand. Je ne vais chercher aucune excuse pourquoi je n’ai pas gagné, c’est fait, c’est fait, même si j’ai ma petite idée. Maintenant cela reste un temps correct pour le mois de février.»
S’il est resté à six centièmes de son record de Suisse (1’ 55”34), Roman Mityukov se dit aussi qu’il aurait très bien aussi pu rentrer au pays bredouille, qu’il doit relativiser. «Je suis quand même satisfait de cette médaille d’argent mais je ne peux pas être fier ou content, comme ma famille ou mes amis, soupire-t-il. Cela peut paraître prétentieux mais que voulez-vous je suis très dur avec moi-même, peut-être trop!»
Et de se poser une question sur sa course. «Peut-être que je suis parti un peu trop vite, maintenant à moi de travailler le dernier 50 mètres jusqu’aux Jeux, ça me motive pour les prochains entraînements», renchérit le Genevois qui sait ce qu’il lui reste à faire jusqu’à Paris où il compte bien d’ici là se régler sur l’or. C’est ce qu’il s’est dit sur le podium ce mardi à côté de Gonzalez. «J’aimerais bien entendre une fois l’hymne national et fredonner les paroles, a encore dit le vice-champion du monde. Peut-être que ça arrivera un jour.» Quand a lieu la finale des JO?