Droit pénalPrison à vie: un détenu ne devrait plus pouvoir être libéré après 15 ans
Le Conseil fédéral propose un durcissement de la peine de prison à vie mais rejette des idées plus strictes qui lui avaient été soumises.
- par
- Yannick Weber
Le Conseil fédéral fait un petit pas en direction du Parlement, qui l’avait chargé via une motion de proposer un durcissement de la peine de prison à vie en Suisse. Il propose vendredi une retouche de la loi pour la rendre plus sévère. Le conseiller national Andrea Caroni (PLR/AR) constatait qu’une personne condamnée à la prison à vie (maximum 20 ans de prison suivis d’un potentiel internement) peut demander une libération conditionnelle dès 15 ans après sa sentence, tandis qu’un détenu condamné à une peine de 20 ans de prison peut le faire après un peu plus de 13 ans.
«Il faut que la peine de privation de liberté à vie se distingue plus clairement de celle de 20 ans de prison», reconnait le Conseil fédéral dans son rapport publié vendredi. Il propose donc de rallonger le délai à partir duquel un condamné peut demander une libération conditionnelle. Le projet part en consultation et, s’il aboutit, on passera de 15 à 17 ans.
Des condamnations rares
Le gouvernement a refusé des idées plus strictes qui avaient été soumises par deux parlementaires. Par exemple, ils suggéraient d’étudier la possibilité d’exclure purement et simplement toute libération conditionnelle pour une personne condamnée à la prison à vie. «Une exclusion pure et simple de la libération conditionnelle serait contraire à la Convention européenne des droits de l’homme et anticonstitutionnelle», a rejeté le Conseil fédéral.
Les condamnations à la prison à vie sont rares et concernent, souvent, des assassins. Ces dernières années, on peut citer le cas du double assassin de Payerne (VD), celui de l’assassin de la jeune Samantha, à Cheyres (FR) ou du double assassinat de Sorens (FR). Dans d’autres cas, c’est justement une peine de prison de 20 ans qui a été retenue, comme dans celui de l’assassin de Sara, à Yverdon (VD). À noter que le condamné dans ce dernier exemple sera à nouveau sur les bancs du tribunal ce lundi lors du procès en deuxième instance.
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