CovidNovartis accélère la production d’un médicament très prometteur
L’ensovibep réduit fortement la charge virale du Covid, après une seule dose, et limite à près de 80% les hospitalisations. Berne a déjà précommandé 200’000 doses.
Bonne nouvelle peut-être pour les patients Covid. Les laboratoires Novartis à Bâle et Molecular Partners à Schlieren (ZH) ont en effet annoncé lundi, le succès de la deuxième partie de leur étude clinique «Empathy» sur l’ensovibep, un antiviral utilisé en intraveineuse pour combattre le virus.
La substance a démontré son efficacité pour réduire significativement la charge virale dans les huit jours suivant l’administration d’une dose unique, ainsi que pour limiter à 78% les risques d’hospitalisation ou de décès par rapport à un placebo, assure Novartis, dans un communiqué. L’étude a été menée sur 407 patients aux USA, en Afrique du Sud, en Inde et en Europe.
En outre, la molécule serait efficace contre les variants du Covid. «Les tests in vitro ont montré une activité de neutralisation élevée de l’ensovibep contre tous les variants connus du SRAS-CoV-2, y compris les variants Alpha, Beta, Gamma, Delta et Omicron», explique Novartis.
Demande d’autorisations accélérées
Novartis confirme qu’il paiera 150 millions de francs pour acquérir la licence de l’ensovibep auprès de Molecular Partners. «Compte tenu de l’urgence de la situation et de la propagation rapide du variant Omicron dans le monde», les deux labos vont accélérer la fabrication de leur médicament et prévoient de demander des autorisations réglementaires accélérées à l’échelle mondiale – en commençant par les États-Unis, précise le géant bâlois de la pharma. «S’il est approuvé, le médicament sera la première molécule antivirale multispécifique pour le traitement du Covid-19», précise-t-il.
À noter que la Confédération a signé en août 2020 déjà un accord avec Molecular Partners pour se procurer des doses d’ensovibep, dans le cas où il serait approuvé. Avec ce contrat, l’OFSP avait précommandé 200’000 doses du médicament pour près de 10 millions de francs. Il s’était aussi assuré le droit de recevoir jusqu’à trois millions de doses supplémentaires.
Pour rappel, Swissmedic a aussi autorisé fin décembre le médicament Ronapreve développé par l’Américain Regeneron en collaboration avec le laboratoire Roche. Il s’agit là d’une association d’anticorps pouvant être utilisée à des fins de traitement ou de prophylaxie contre le virus. Ce médicament, qui n’a que très peu d’effets sur Omicron, est indiqué lorsque le traitement ne nécessite ni oxygénothérapie ni hospitalisation, et quand il existe un risque élevé d’évolution vers une forme grave de la maladie.