Football – Comment le «Roi Arthur» terrorise les défenses suisses

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FootballComment le «Roi Arthur» terrorise les défenses suisses

Appelé pour la première fois en équipe nationale du Brésil, Arthur Cabral s’est vu récompensé pour son superbe début de saison avec le FC Bâle. Mais qu’est-ce qui a poussé le sélectionneur Tite à convoquer le buteur rhénan?

Chris Geiger
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Chris Geiger
Arthur Cabral a déjà marqué 11 buts en Super League cette saison.

Arthur Cabral a déjà marqué 11 buts en Super League cette saison.

Marc Schumacher/freshfocus

20 buts et 6 passes décisives en 17 apparitions avec le FC Bâle. Oui, les statistiques d’Arthur Cabral depuis le début de l’exercice 2021/22 sont folles. Elles le sont tellement que l’attaquant rhénan participe actuellement au rassemblement de l’équipe nationale du Brésil aux côtés d’un certain Neymar.

Si la sélection de l’avant-centre de 23 ans peut surprendre étant donné son affiliation à un championnat mineur, elle n’est pas pour autant dénuée de sens. «Beaucoup de personnes découvrent Cabral cette saison, mais il avait déjà été bon l’année dernière. Il n’avait pas les mêmes statistiques (ndlr: vice-meilleur buteur de Super League avec 18 pions), mais il devait s’acclimater, chose qu’il a désormais bien faite. Sa convocation avec la Seleçao est le fruit des deux derniers exercices, pas uniquement en raison de sa forme du moment», a d’abord avancé Carlos Varela.

Pour l’ancien ailier aux 123 rencontres sous le maillot bâlois, la nouvelle coqueluche du Parc Saint-Jacques possède un style de jeu atypique pour le championnat de Suisse. «C’est vraiment un homme de surface, ce qui ne se fait plus trop en Super League. Il se différencie des autres surtout par son efficacité. Pour être convoqué avec le Brésil, il faut davantage qu’uniquement marquer des buts. Il faut également savoir jouer avec et pour les autres. Et ces qualités, il les possède. À une échelle supérieure, et toutes proportions gardées, je trouve qu’il se rapprocherait d’un Benzema», a poursuivi le consultant chez blue Sports.

Une première depuis 22 ans

Un joueur de Super League sélectionné par l’équipe nationale du Brésil, c’est plutôt une anomalie. Avant la convocation d’Arthur Cabral par Tite pour le rassemblement du mois d’octobre, le dernier représentant du championnat de Suisse à avoir été appelé par la Seleçao se nommait Nelson Dida. Le gardien, devenu par la suite une icône à l’AC Milan et champion du monde avec le Brésil en 2002, défendait alors les cages du FC Lugano en 1999.

Bien qu’expulsé lors de la claque (5-1) subie par le Servette FC face au FC Bâle le 8 août dernier, Vincent Sasso était aux premières loges pour admirer les aptitudes du Brésilien et pour assister à son quadruplé.

Le plus complet en Super League

«Il s’agit du joueur le plus complet du championnat. Il a toutes les qualités de l’attaquant moderne. Il est très costaud (ndlr: 1m86), bon dans les duels et de la tête, et il saute haut. Il est également hyper-adroit dans la surface. Il bénéficie aussi d’une équipe très offensive autour de lui, qui le met dans les meilleures conditions pour marquer», a souligné l’arrière central grenat.

Une analyse partagée par Anel Husic, titulaire au sein de l’arrière-garde du Lausanne-Sport lors du nul (2-2) obtenu face aux Rhénans il y a un peu plus d’un mois. «Je ne pense pas qu’il y ait un meilleur attaquant que lui en Super League, un joueur aussi puissant et fort devant le but. C’est le seul qui m’a marqué, notamment en raison de sa puissance. Lorsqu’il est dos au but, il sait s’orienter, conserver la balle et se retourner rapidement. C’est pourquoi il faut être présent dès le début de l’action car, s’il parvient à se retourner, c’est fini pour toi», a confié le jeune homme de 20 ans.

«Plus aucune défense ne fait peur: c’est le pays des Bisounours»

Carlos Varela

Quelque peu impressionné au coup d’envoi, ce dernier ne s’est pas laissé déstabiliser par son opposant pour autant. «Il avait essayé de me sortir du match, mais je n’étais pas entré dans son jeu. Il me provoquait verbalement lorsqu’on était au duel, mais c’était un beau défi car c’était resté dans le cadre du jeu», s’est remémoré le natif d’Yverdon.

Défenses faibles

Selon Vincent Sasso, c’est d’ailleurs certainement sur l’aspect psychologique qu’Arthur Cabral possède sa plus grande marge de progression. «Il s’agit de quelqu’un d’assez émotif. Il peut vite s’énerver contre l’arbitre ou l’adversaire quand ça ne tourne pas dans son sens. C’est sur ce point qu’il peut travailler, même si je suis persuadé qu’il va réussir à franchir ce palier avec le temps», a prédit le Servettien.

Un avis partagé par Carlos Varela, lequel a émis quelques réserves sur le joueur brésilien. «Ce n’est clairement pas encore le plus grand attaquant que notre championnat ait connu. Il entame seulement sa troisième saison. Il faut donc encore le voir en période de doute, même si je ne pense pas qu’il soit en surrégime. Il faut aussi relativiser car les défenses sont bien moins fortes depuis quelques saisons désormais. Il n’y a plus aucune défense qui ne fait peur: c’est un peu le pays des Bisounours. S’il y a actuellement beaucoup de buts sur les pelouses suisses, ce n’est pas parce que les attaquants sont meilleurs, mais bien parce que les défenses sont faibles. Et c’est avec certitude que je le dis», a souligné le Genevois de 44 ans.

Gageons que le Brésilien, s’il obtient du temps de jeu contre le Venezuela, la Colombie et l’Uruguay, aura à cœur de prouver qu’il est également capable de briller sur la scène internationale. Et que Tite ne s’est pas trompé en le sélectionnant.

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