RapportLa pauvreté des enfants dans le monde aggravée par la guerre en Ukraine
Cette année, un enfant sur quatre à travers le monde devrait vivre sous le seuil de pauvreté, à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, selon l’ONG KidsRights.
La guerre en Ukraine ayant fait grimper les prix de la nourriture et de l’énergie, un quart des enfants de la planète devraient vivre dans la pauvreté cette année, a prévenu lundi l’ONG KidsRights. Le classement KidsRights, basé sur des chiffres fournis par des agences de l’ONU, montre également que les enfants sont menacés par le changement climatique et l’impact sanitaire de la pandémie de Covid-19. «Tout ceci équivaut à une "polycrise" d’une extrême gravité, car les droits et les moyens de subsistance des enfants continuent d’être mis en pièces par les tensions mondiales», estime KidsRights, basée aux Pays-Bas.
Le «KidsRights Index» est le seul classement annuel qui mesure comment les droits des enfants sont respectés. La Suède, la Finlande et l’Islande sont les mieux classées parmi 193 pays. Le Tchad, le Soudan du Sud et l’Afghanistan sont les pires pays pour les enfants, selon l’ONG.
L’invasion russe de l’Ukraine, déclenchée le 24 février 2022, est venue s’ajouter à une liste de crises préexistantes qui affectaient déjà les droits des enfants, explique l’organisation.
Les 7,5 millions d’enfants ukrainiens sont «affectés par la guerre de façon disproportionnée» et un grand nombre d’entre eux a été déplacé, précise le document de KidsRights.
Une «polycrise»
L’inflation post-pandémie et un affaiblissement mondial des systèmes de santé après le Covid ont également eu des impacts négatifs, en particulier sur les programmes de vaccination, selon la même source: un total de 67 millions d’enfants a raté des vaccins de routine entre 2019 et 2021 à cause des perturbations causées par la pandémie.
Le changement climatique est également un danger, notamment dans certains pays d’Asie où les enfants subissent «une exposition particulièrement élevée aux aléas climatiques, aux chocs et au stress». Le rapport pointe encore la guerre civile au Soudan et l’interdiction pour les filles de faire des études supérieures en Afghanistan. L’augmentation de la pauvreté est la cause probable de la hausse de la mortalité des enfants de moins de cinq ans dans des pays comme Madagascar et le Niger ainsi que de l’augmentation du travail des enfants.
«Le rapport de cette année est très inquiétant. Notre prometteuse prochaine génération est désavantagée à chaque tournant», déplore Marc Dullaert, fondateur et dirigeant de KidsRights, exhortant pays et ONG à des «actions immédiates» pour «protéger les enfants de la catastrophe actuelle».