Fraude en ligneInterpol met la main sur 300 millions de dollars et interpelle 3500 suspects
L’opération de police internationale s’est déroulée sur six mois, avec la coopération de 34 pays. Interpol met en garde contre l’utilisation de l’intelligence artificielle pour usurper des identités.
Une opération internationale de lutte contre la fraude en ligne a mené à l’arrestation de 3500 suspects et la saisie de 300 millions de dollars, a annoncé mardi Interpol, qui met en garde contre le recours à l’intelligence artificielle pour usurper des identités.
L’opération, nommée «HAECHI IV», s’est déroulée sur six mois entre juillet et décembre, avec la coopération de 34 pays, a précisé l’organisation internationale de police criminelle dont le siège est à Lyon, en France. Elle a ciblé sept types de cyberfraudes, dont le phishing vocal, les escroqueries amoureuses, le chantage sexuel en ligne ou le blanchiment d’argent associé aux jeux d’argent en ligne illégaux.
Les fraudes à l’investissement, par compromission de courrier électronique professionnel ou dans le commerce électronique, ont représenté 75% des dossiers instruits. Les autorités ont bloqué plus de 82’000 comptes en banque suspects, menant au total à la saisie de 199 millions de dollars en monnaie forte et 101 millions de dollars en actifs numériques.
«Il est remarquable que les efforts déployés à l’échelle mondiale pour anticiper les dernières tendances criminelles aient abouti à une croissance considérable des résultats opérationnels», se félicite Kim Dong Kwon, directeur du bureau central d’Interpol en Corée du Sud, cité dans le communiqué.
Plusieurs cas de «deep fake»
Interpol a émis deux notices «mauves», en lien avec la recherche ou le partage d’informations sur des modes opératoires, dans le cadre de cette opération de grande ampleur. L’une portait sur une nouvelle fraude détectée en Corée qui implique la vente de NFT, des jetons numériques en théorie infalsifiables, avec des promesses de retour sur investissement énormes.
L’autre notice met en garde contre l’utilisation de l’intelligence artificielle et la technologie du «deep fake» pour rendre plus crédibles des usurpations d’identité. La branche britannique de l’opération a ainsi rapporté plusieurs cas où du contenu synthétique généré par l’IA a été utilisé pour tromper, harceler ou extorquer des victimes. Certains cas ont aussi impliqué l’imitation de proches de victimes via une technologie de clonage de la voix.