Attentat de VienneNon-lieu déclaré pour les deux accusés en Suisse
Si le MPC a abandonné les procédures pour «actes préparatoires au meurtre», il a néanmoins infligé une peine à l’un des deux hommes pour représentation de la violence.
Le Ministère public de la Confédération (MPC) a indiqué jeudi avoir abandonné la principale procédure contre un second homme qu’il soupçonnait d’être lié à l’auteur de l’attentat de Vienne en novembre 2020. Mi-janvier, il avait déjà déclaré un non-lieu dans le cas d’un premier suspect.
Les deux hommes, alors âgés de 18 et 24 ans, avaient été arrêtés le 3 novembre 2020, au lendemain de l’attaque dans la capitale autrichienne, par une unité spéciale de la police zurichoise à Winterthour, dans le nord-est de la Suisse. Les autorités avaient révélé que les deux jeunes gens avaient rendu visite à l’été 2020 à l’adepte de l’État islamique (EI) qui a abattu quatre personnes et en a blessé au moins 23 autres dans le centre-ville de Vienne. L’attaquant a ensuite été abattu par la police.
Si le MPC a abandonné les procédures pour «actes préparatoires au meurtre», il a néanmoins infligé une peine à l’un des deux hommes – celui aujourd’hui âgé de 25 ans – pour représentation de la violence. Il avait notamment, sur son téléphone portable, une vidéo de l’EI intitulée «La division des têtes», dans laquelle des personnes sont décapitées et abattues. Il l’avait aussi montrée à des collègues, selon les autorités suisses, citées par l’agence ATS.
Infraction à la loi sur l’EI
L’homme a agi «par conviction idéologique profonde» et évolue encore aujourd’hui «dans un environnement salafiste de personnes connues des autorités», écrit le MPC dans l’ordonnance pénale. «Une prise de distance crédible par rapport aux crimes commis par l’organisation terroriste a fait défaut dans le cadre de l’enquête pénale», souligne encore la justice suisse.
Le Ministère public de la Confédération a reconnu l’homme coupable d’infraction à la loi sur l’EI et de possession de représentations de la violence. Il écope d’une peine de six mois avec sursis et d’une amende de 1000 francs et ne sera pas indemnisé pour les 176 jours passés en détention préventive contrairement à ce qu’il avait demandé. Il devra en outre payer les frais de procédure à hauteur de 7000 francs. En revanche, il recevra une indemnité pour tort moral de 3250 francs, en raison du retentissement de cette affaire dans les médias.
Quant au deuxième homme, malgré le non-lieu concernant les principaux reproches, une procédure est toujours en cours contre lui pour des accusations moins graves. Celle-ci n’est pas encore terminée.