Population étrangèreLe nombre d’étrangers en Suisse a fortement augmenté
Près de 86’000 ressortissants étrangers sont arrivés en Suisse au 1er semestre 2023. Soit 14,2% de plus qu’un an plus tôt. La hausse de l’immigration depuis la fin du Covid se confirme.
- par
- Christine Talos
Le nombre de ressortissants étrangers a fortement augmenté entre janvier et fin juin 2023. Quelque 85’700 personnes sont arrivées en Suisse durant cette période, soit 14,2% de plus que le premier semestre 2022. C’est surtout le nombre de personnes en provenance de l’UE/AELE qui a bondi avec une hausse de 16,5% contre 8,6% pour les personnes originaires d’États tiers, annonce jeudi le Secrétariat d’État aux migrations (SEM).
À l’inverse, quelque 34’500 étrangers ont quitté la Suisse (+ 650 personnes par rapport à 2022). Ce qui fait que l’immigration nette a atteint 47’200 personnes au 1er semestre de cette année, soit plus 9000 personnes en plus qu’un an plus tôt. Les ressortissants de l’UE/AELE représentent 69% de cette nouvelle population étrangère. Les Allemands ont été les plus nombreux à venir en Suisse, devant les Portugais et les Italiens.
Après une période d’instabilité liée à la pandémie de Covid-19, la hausse de l’immigration amorcée en 2022 s’est donc poursuivie au cours des six premiers mois 2023, conclut le SEM. Une évolution fortement liée au marché du travail, affirme-t-il.
Forte hausse des travailleurs étrangers
En effet, à fin juin 2023, l’immigration de travailleurs étrangers s’est établie à 95’000 personnes, dont plus de 43’000 pour une activité de courte durée (+ 14,8% par rapport à fin juin 2022) et 52’000 (+ 17,3%) pour une activité durable. Les ressortissants allemands, français, italiens et portugais ont représenté la moitié de l’immigration en vue d’une activité lucrative en Suisse.
Dans l’ensemble, 79% des personnes entrées pendant le premier semestre 2023 pour un travail durable travaillaient dans le secteur des services (transport, santé, commerces, restauration, banque, informatique, etc.), 18% dans l’industrie, la construction et les arts et métiers et 2% dans l’agriculture. En ce qui concerne le travail de courte durée, l’agriculture a utilisé 11% des ressortissants étrangers. «Dans de nombreuses professions, le recrutement à l’étranger a permis de compenser un besoin de remplacement lié à la démographie, tels les départs à la retraite», explique le SEM.
Par ailleurs, près de 42’000 nouvelles autorisations ont été délivrées pour des travailleurs frontaliers, contre 38’500 lors du premier semestre 2022.