«Delémont marée basse»: un chantier inédit

Le chantier est exemplaire et selon le maire de Delémont Damien Chappuis, cité par «Le Quotidien Jurassien», il fait «rayonner la ville sur la carte de la Suisse». «Beaucoup de gens viennent le voir en exemple», a constaté le maire.

Une compagnie d’assurances située à côté de la Sorne participe au financement d’un projet à 15 millions qui réduira les crues et, partant, les prestations des assurances en cas d’inondation. Mais il ne s’agit pas seulement de protection: la rivière sera revitalisée sur ses deux berges. La température s’en trouvera abaissée et c’est tant mieux pour les poissons.

Une méthode innovante a été appliquée, avec une digue de béton façon Lego qui sépare la rivière en deux et qui permet de travailler en alternance sans souiller les eaux. Pour travailler à sec, l’eau est déviée sur une moitié de la largeur du canal.

Réduire le gabarit de la rivière présente des risques. Pour la sécurité du chantier, le débit de la Sorne est surveillé en continu. En amont du chantier, un radar sert d’avertisseur en cas de montée des eaux, ce qui permet de rediriger la rivière sur la partie sèche. C’est arrivé la semaine dernière, avec une montée à 8 m3/sec.

Sans la dalle stérile qui fait son lit, la Sorne retrouvera sa dynamique originelle, plus tranquille, moins canalisée. Pour ne pas effrayer la fraie et ne pas perturber la reproduction des poissons, les travaux se déroulent de juin à octobre.

Selon la météo, les travaux dureront encore deux ou trois ans avant l’entame de la dernière phase plus en aval, juste avant la confluence avec la Birse.

Le vaste chantier «Delémont marée basse» a été lancé suite à d’importantes inondations survenues en 2007. Il s’agit de réapprofondir le lit de la rivière d’environ deux mètres, avec la particularité d’avoir un milieu bâti sur les deux rives, ce qui implique d’abaisser les murs de fondation.